Titre : Weëna, T7 : Destination
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinatrice : Alice Picard
Parution : Mai 2010
« Destination » est le septième tome de « Weëna ». Sa parution chez Delcourt date d’environ deux ans. Son prix avoisine les quatorze euros. Cette série est scénarisée par Eric Corbeyran, déjà connu pour « Uchronies », « Château Bordeaux », « Le chant des stryges » ou encore « Le maitre de jeu ». C’est son nom qui m’avait attiré vers cette nouvelle aventure. Les dessins sont l’œuvre d’Alice Picard que j’ai découverte à travers ma lecture de ma lecture des albums précédents. La couverture génère une dimension mystique certaine. On y retrouve les héritiers respectifs des trois branches qui nous ont été présentées au cours des premiers opus. On peut donc supposer que cet aspect prophétique trouvera une place particulière dans ce septième ouvrage.
La quatrième de couverture propose le résumé suivant : « Weëna et Gwylym se retrouvent enfin, mais la jeune fille découvre avec désespoir que son compagnon n’est plus le jeune pâtre sensible qu’elle a connu. Son cœur est désormais rempli de haine. Arrivé dans la capitale, Gwylym plaide pourtant la cause du peuple behr auprès des souverains. C’est au cours de cette audience que Weëna découvre un nouveau danger que rien ne laissait prévoir. L’ombre du bâtard monstrueux des héritiers de la branche morte plane sur le palais de Nym-Bruyn…
Cela fait maintenant des années que je navigue aux côtés de Weëna, de ses amis et de ses ennemis. L’heure n’est plus aux présentations et l’auteur le sait parfaitement. L’album ne perd pas de temps à s’offrir une introduction. On démarre la lecture à l’endroit et au moment où nous avions quitté tout ce beau monde en fermant le tome précédent. Cela génère une lecture rythmée qui ne semble pas avoir de temps à perdre. On a le sentiment que le dénouement approche. Cela crée une certaine impatience. Parallèlement, cela semble concrétiser la montée en puissance amorcée au fur et à mesure de la parution des tomes successifs.
La grande nouveauté de « Découverte » est de nous faire découvrir la capitale du royaume. On a le sentiment de se rapprocher du pouvoir parallèlement au fait de se rapprocher de la fin. D’ailleurs le couple régnant et leur fils sont au centre des événements de cet album. Cela densifie un petit peu plus un casting de personnages déjà relativement dense. En ce sens, ce n’est pas une mauvaise chose. Par contre, le revers de la pièce est que nos héros sont un petit peu bâclé. Il leur arrive une succession d’événements sans grande ampleur et contés de manière brouillonne. Je trouve que cela donne le sentiment d’une narration peu rigoureuse et finalement un petit peu fouillis. Je trouve cela dommage car la partie touchant à la famille royale est intéressante et amène bon nombre d’informations et de chamboulements qui nous interroge à la fin de la lecture. Le scénario fait le choix de privilégier cet aspect de l’intrigue au détriment de nos héros qui sont un petit peu en stand-by à l’exception de Weëna qui a du mal à trouver un temps de repos !
Au-delà de notre immersion dans les hautes sphères dirigeantes, ce voyage vers la capitale offre un changement d’ambiance architecturale. En effet, pour une des premières fois depuis le début de la série, on navigue dans un univers urbain. On découvre une densité de ruelles, de bâtiments qui nous étaient jusqu’alors assez inconnus. Cela permet d’ailleurs à Alice Picard de nous offrir un nouvel aspect de ses talents. Elle se sort plutôt bien de ces nouveaux espaces qui diffèrent bien des montagnes enneigés qui accompagnaient les premières pages de la saga.
En conclusion, « Découverte » n’est pas un album inutile en termes d’informations. La trame avance et nous fait vivre des événements loin d’être anodins. Néanmoins, le fait de voir les différents personnages habituels dans l’ombre m’a un petit peu déçu. Après autant de tomes, leur devenir est loin de nous laisser indifférent et on peut regretter de les voir mettre ainsi de côté. Malgré cela, je reste très curieux de connaitre la suite et de retrouver tout le monde dans le huitième album intitulé « Affrontement » paru il y a quelques mois. Mais cela est une autre histoire…
par Eric the Tiger
Note : 12/20