J'ai profité de la relative accalmie de l'été pour approfondir à travers mes billets de blog des thèmes qui m'intéressent. En voici une synthèse avec le titre des articles :
* Hausse du SMIC le 1er juillet 2012. Le gouvernement, pris en étau entre le marteau des promesses électorales et l'enclume de la réalité économique, annonçait le 1er juillet une hausse du SMIC de 2 %, soit 21,50 euros net par mois. Je profitais de cette occasion pour expliquer ce qu'est le SMIC, préciser qui le perçoit et comment il est revalorisé. Enfin, j'ai analysé brièvement les effets d'une hausse du SMIC sur l'emploi avec en toile de fond la grande question : faut-il ou non donner un coup de pouce au SMIC ?
* Le pacte de croissance de Hollande va-t-il sauver l'Europe ? Ce billet faisait suite à l'obstination des dirigeants politiques de l'Union européenne à mettre en place une austérité généralisée au travers du Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG, dit Pacte budgétaire). J'avais montré que la promesse de François Hollande de renégocier le Traité s'est perdue dans l'abime de la realpolitik allemande et que les dispositions relatives à la croissance (appelées un peu vite Pacte de croissance) ne ressemblent d'ores et déjà plus qu'à un cautère sur une jambe de bois, puisque qu'il n'y a aucune remise en cause des politiques néolibérales prônées par le TSCG !
* La véritable nature de la crise de la zone euro. Voilà bientôt 5 ans qu'au travers de mes conférences, cafés économiques, interventions dans les médias, articles et livres, j'explique la nature de la crise que nous connaissons et les moyens d'y faire face. Or, force est de constater que le bon diagnostic n'a toujours pas été posé par certains politiques, de gauche comme de droite du reste. J'avais donc montré, graphiques à l'appui, qu'il s'agit avant tout d'une crise de la balance des paiements. J'ai analysé ensuite les solutions qui existent pour arrêter cette crise et montré pourquoi, en l'absence de fédéralisme, les gouvernements se rabattent sur une réduction des coûts salariaux et de la demande intérieure pour faire disparaître le déficit courant... au risque d'aboutir à une crise sociale voire politique !
* Dernières nouvelles du monde bancaire. Un petit florilège des catastrophes dans le monde bancaire, depuis JPMorgan qui avait annoncé une perte de 2 milliards de dollars sur des produits dérivés, jusqu'à Barclays qui avait reconnu avoir falsifié le taux LIBOR alors que le marché des contrats de dette indexés sur le LIBOR atteint 450 000 milliards de dollars... En définitive, j'ai expliqué pourquoi il n'y avait point de salut à attendre de la prétendue re-régulation financière (Dodd-Frank, Volcker,...) et terminé par une question fondamentale : pourquoi l'argent public sert-il à sauver les banques sans aucune contrepartie des actionnaires et créanciers de ces établissements ?
* Comment soigner une crise de solvabilité d'un État ? En m'appuyant sur la Grèce qui est devenue le cas d'école d'un problème d'insolvabilité traité fautivement comme un problème de liquidité, j'ai cherché à expliquer ce que sont les crises de solvabilité externe et budgétaire. Puis, j'ai analysé les possibilités qui existent pour faire face à une crise de solvabilité, montrant au passage que l'insolvabilité externe est bien plus dangereuse en raison de l'engagement avec des non résidents.
* La finance hypertrophiée conduit au désastre. Après avoir montré que les activités de marché sont désormais tenues par un oligopole constitué de quelques grandes banques internationales (Goldman Sachs, JP Morgan Chase, HSBC, Barclays, UBS, BNP, pour n'en citer que quelques unes) - qui deviennent de facto des établissements systémiques -, je m'étais intéressé à la quantification du pouvoir de la finance. J'avais ainsi exposé les volumes de transaction sur produits dérivés, qui sont devenus très dangereux et ne correspondent plus uniquement à des logiques de couverture de risques. En résumé, on peut retenir que les flux financiers sont près de 60 fois supérieurs aux flux de l'économie réelle ! J'ai ensuite expliqué que ces flux financiers gigantesques trouvent leur source dans la libéralisation du taux de change et du taux d'intérêt à long terme.
* Quand les taux d'intérêt réels deviennent négatifs. Après avoir défini ce que l'on entend par taux d'intérêt réel, j'ai analysé la situation des taux d'intérêt réels à long terme dans plusieurs pays et conclu que ceux-ci étaient négatifs en Allemagne, aux États-Unis, en Finlande, aux Pays-Bas et sur le point de le devenir en France. Je m'interrogeais ensuite sur l'impact des taux d'intérêt réels à long terme négatifs après avoir expliqué comment on en est arrivé à une telle situation. En complément, je m'étais penché sur le phénomène très inquiétant des taux d'intérêt négatifs sur le marché primaire des obligations (notamment le Bubill allemand 6 mois), puisque cela correspond à la situation où les investisseurs acceptent de prêter des fonds à un État en perdant de l'argent au passage ! J'en concluais qu'il s'agissait d'un signe d'une dégradation profonde de la confiance au sein de la zone euro...
* Les prix des céréales flambent ! Je me devais de réagir aux tensions sur les marchés des céréales suite à une conjonction de d'événements : la sécheresse historique qui accable les États-Unis depuis quelques semaines, l'anticipation d'une moins bonne production en Russie et en Ukraine (alors que la demande restera soutenue), le retard de la mousson en Inde et le manque de pluie en Australie. Au final, ces hausses de cours renchérissent la facture des produits alimentaires de base, comme le montre l'évolution de l’indice FAO. A terme, ce sont les prix alimentaires de la viande et des produits laitiers qui risquent très probablement d'être touchés par la hausse des cours des céréales, en raison de l'impact sur les prix de l'alimentation animale. J'ai terminé mon article par quelques éléments sur les agrocarburants, la spéculation et les émeutes de la faim.
* La Grèce peut-elle survivre au sein de la zone euro ? La situation en Grèce est potentiellement explosive car le gouvernement est pris en tenaille entre ses bailleurs de fonds, qui exigent un nouveau plan d'austérité de 11,5 milliards d'euros pour 2013 et 2014, et le peuple qui ne supporte plus les conséquences sociales de cette rigueur massive. Après avoir rappelé que le gouvernement grec avait cédé à peu près tout ce qui restait de souveraineté nationale à la troïka, j'ai rappelé la fuite des capitaux dont était victime le pays et les dégâts causés par ces nombreuses saignées économiques politiques d'austérité menées depuis quelques années : récession profonde, chômage endémique, bref une vraie dépression ! En définitive, j'ai affirmé sans ambages que la Grèce ferait tôt ou tard défaut sur sa dette, car le pays se trouve en effet dans une situation d'insolvabilité budgétaire et extérieure qui ne peut s'améliorer, même avec une réduction importante de sa dette publique.
* Baisse des taxes sur les carburants : une mesure populiste ! Les prix des carburants ont évolué à la hausse ces dernières semaines pour atteindre des niveaux très élevés, comme en témoignent les chiffres publiés par la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) à partir des données fournies par les stations-service. Il était donc important d'expliquer comment se forme le prix du litre d'essence, depuis le HTT (hors toutes taxes) jusqu'au TTC. A partir de là, il m'était possible de présenter les variables sur lesquelles il est envisageable de jouer pour faire baisser le prix au litre. J'ai montré alors que le principe de l’incidence fiscale permet d'affirmer que, sous couvert d’aider les consommateurs, ces baisses de taxes seront captées par les producteurs de pétrole et ne profiteront que très peu aux consommateurs...
Dans quelques jours, je vous présenterai dans un billet les diverses conférences, cafés économiques et ateliers que j'animerai durant cette année universitaire très chargée pour moi... mais ô combien palpitante !