Quand toutes les portes du théâtre se ferment, c’est comme si l’équipe du spectacle nous protégeait des menaces extérieures, pendant un temps défini par les usages. Et je ne peux croire un instant que le dérèglement puisse devenir ici la règle. Les interventions de Fantazio, pour farfelues qu’elles paraissent, sont bien construites et nous conduisent finalement à la réouverture des portes et des fenêtres. Avons-nous étouffé de toutes ces portes fermées ? Non, mais nous avons suspendu notre souffle en regardant le magnifique duo de cordes, le solo à la corde lisse, qu’il m’est très difficile de décrire sans faire référence à la vidéo de Kitsou Dubois présentant son expérience d’apesanteur. Tout semble ralenti, léger, nous soulève. Le jeu du diabolo semble, lui, parti pour durer une éternité jusqu’à ce que l’homme s’en défasse d’un geste brusque. Nous avons ri, nous avons fait silence. Nous avons retrouvé les questions à l’extérieur de la salle.
J'ai vu ce spectacle au Théâtre de la Cité Internationale, à Paris, dans le cadre de Paris Quartier d'Eté.