Apprendre à attendre

Publié le 26 mars 2008 par Do22


Vous avez de la difficulté à accepter les délais de livraison ?
Cette semaine, je vous invite à les voir d’une toute nouvelle façon…


Crédit photo: angelocesare / FlickR.com 

Vous y avez pensé, vous l’avez imaginé dans les moindres détails, vous l’avez choisi et vous êtes déterminée à faire tout ce qui est en votre pouvoir pour l’obtenir. La vision que vous en avez est si claire que vous pouvez presque le sentir, l’entendre et le palper. Vous êtes prête, vous le voulez plus que tout au monde… Mais pourquoi diable ne s’est-il pas encore manifesté?

Le «il» auquel je fais référence peut désigner n’importe quoi. Peut-être est-ce pour vous un bébé, un emploi, un amoureux ou un montant d’argent… Dans tous les cas, le fait demeure que la planète Terre n’en est pas une sur laquelle on obtient instantanément ce que l’on désire. Même les graines que l’on sème dans notre potager prennent du temps à nous offrir un modeste petit germe…

Faire face à une étendue de terre uniformément brune est ennuyant, voire frustrant. Surtout lorsqu’on a mis tout notre cœur à y répandre des semences minutieusement choisies. Ainsi, comment accepter cette période d’attente lorsqu’on est gourmand et passionné? Certains y parviennent simplement en se répétant qu’ils ne peuvent rien y changer. Têtue comme je suis, cela ne m’a jamais suffi. La seule façon que j’ai trouvée de faire la paix avec ce délai, c’est de prendre conscience de son importance…

Une grossesse invisible
Un jour, il y a vous et votre chat, Minou; le lendemain, il y a vous, Minou, et un beau monsieur aux yeux brillants qui vous fait chavirer. Un jour, il y a vous et des CV à envoyer; le lendemain, il y a vous et un message téléphonique vous informant que vous avez décroché un des emplois pour lesquels vous avez postulé…

On a l’impression que la concrétisation de nos projets se fait tout d’un coup, que la chose tant attendue arrive de nulle part, après des semaines ou des mois pendant lesquels il ne s’est rien passé… Rien n’est plus faux! Même lorsqu’il ne se passe rien, il se passe quelque chose; parlez-en à une femme enceinte. Le jour de la naissance n’est que le point culminant d’un long processus. Et c’est un processus semblable qui précède la «naissance» de nos rêves et de nos objectifs. Ils ont une période de gestation, eux aussi… La différence, dans ces cas, c’est que la grossesse n’est pas visible. À l’abri de notre regard, la vie s’active à matérialiser nos désirs, tout comme elle s’active à faire croître les graines que l’on sème dans notre potager ou le fœtus qui s’est implanté dans notre utérus. C’est l’ordre naturel des choses.

Les périodes d’attente sont donc, en quelque sorte, une illusion. Il s’agit plutôt de périodes de croissance, de développement, de consolidation, de formation. Pendant ce qui nous apparaît être un délai indésirable ou un retard, on se transforme en ce que l’on doit être pour vivre ce que l’on aspire à vivre. Sans même le réaliser, on clarifie ce que l’on veut, on se connecte à nous-même, on s’aligne avec nos objectifs et on s’ajuste pour être prête à les accueillir… On «couve» notre nouvelle réalité jusqu’à ce qu’elle se concrétise.

Ainsi, même si attendre peut être frustrant et irritant à s’en ronger les ongles d’orteils, c’est parfois la meilleure chose qu’il puisse nous arriver pour nous ouvrir des portes et nous permettre de passer éventuellement au prochain stade de notre vie. Il y a certaines choses que l’on ne peut et ne doit pas contrôler; certains moments où l’on gagne à se flatter la bedaine plutôt qu’à s’impatienter…

Sur ce, je vous souhaite un beau deux semaines!

Votre alliée,

Marie-Pier Charron, coach