La première rencontre (chronologiquement, au moins dans l'ordre des codes qui ont attiré mon attention) est l'œuvre d'une agence de BNP Paribas, apparemment unique puisque les autres agences du groupe que j'ai pu voir depuis n'ont pas adopté l'idée. Le message porté est simple et sans détour : il invite les passants à devenir fan de la banque sur Facebook et son code à barres renvoie directement sur la page de BNP Paribas.net, sur la plate-forme de réseau social.
Dans le cas de LCL, le code se fait plutôt discret, au sein d'un panneau de promotion d'une offre (de circonstance) destinée aux étudiants. Petite trahison, la banque use d'un subterfuge (mineur) dans sa communication : le message qui accompagne le code sous-entend qu'il mène à un jeu sur Facebook mais, en réalité, c'est une page promotionnelle qui est atteinte après la capture, l'accès au concours étant relégué plus bas, sur un deuxième écran (après défilement).
Enfin, la BRED s'aligne sur la même idée (exactement identique : la banque à 1 € par mois pour les étudiants) mais son QR code est proéminent. Malheureusement, dans ce cas, la réalisation ne suit pas car, malgré sa taille imposante, entre les reflets de la vitrine (pourtant à l'ombre) et le contraste réduit des couleurs retenues, le code s'est révélé impossible à décoder. J'imagine qu'il renvoie le mobinaute vers une page d'information (du type de celle-ci) mais aucune indication ne précise son objet, ce qui constitue en soit un autre défaut.
Le premier enseignement à tirer de ces 3 cas est donc évident : si vous utilisez un QR code dans votre communication, assurez-vous qu'il peut être lu facilement et rapidement. A défaut, non seulement l'effort sera perdu mais vous risquez de frustrer les personnes qui voudraient en profiter. Par exemple, le contraste élevé du code de LCL est suffisant pour assurer une lecture sans problème, même derrière une vitrine et en dépit de ses dimensions réduites.
Dans le cas de BNP Paribas, la pose à l'extérieur garantit un décodage parfait. Cependant, ce choix peut aussi attirer des détournements malveillants, comme cela m'a été suggéré récemment. Il suffirait en effet de superposer à l'original un code ouvrant une autre page pour exploiter la notoriété de la banque à des fins hostiles, sans trop éveiller les soupçons si le maquillage est bien exécuté.
Ceci dit, le risque pour la sécurité peut être généralisé à toute utilisation des codes à barres : une affiche "usurpatrice" apposée sur une agence pendant un week-end pourrait aisément hameçonner quelques clients... Comme, de surcroît, ces codes renvoient généralement à des adresses non reconnaissables (c'est le cas pour les 2 que j'ai testés – vérifiez : ce sont les liens sur les photos BNP Paribas et LCL ci-dessus), la sensibilisation des consommateurs à la prudence est bien mal engagée !
Et, pour conclure, à quoi tout cela sert-il ? Les QR codes peuvent avoir des applications intéressantes mais, à ce jour, ils sont très peu utilisés par les propriétaires de smartphones, bien qu'ils se répandent partout, dans la rue, dans la presse, sur internet... L'effet de mode et le faible coût de mise en place suffisent-il à justifier cette prolifération actuelle ?
Veuillez excuser la mauvaise qualité des images, les vitrines ne sont jamais très photogéniques sans filtre polarisant...