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Deauville et son festival du film américain, c’est un peu le meilleur du «chabadabada» pour tout festivalier qui se respecte : une ambiance sympathique, des films accessibles, des équipes disponibles. Excepté un temps disons fluctuant, la déception est donc assez rare.
Aujourd’hui, deux films en compétition pour le palmarès se succèdent au CID : For Ellen de So Yong Kim avec Paul Dano et Your Sister’s Sister de Lynn Sheldon avec Emily Blunt, suivis par la présentation en avant-première de Bachelorette de Leslye Headland avec Kirsten Dunst. Cependant, excepté ce dernier film, j’ai fait le choix de privilégier les conférences de presse.
Ce matin à 10h, rencontre avec Harvey Keitel, auquel le festival a rendu la veille un hommage lors de sa cérémonie d’ouverture. L’acteur au parcours si singulier, qu’on connaît pour sa collaboration avec Martin Scorsese – de Mean Streets à La dernière tentation du Christ en passant par Taxi Driver -, pour son interprétation dans Bad Lieutenant d’Abel Ferrara, ou encore pour son incarnation de George Baines dans La Leçon de piano de Jane Campion, revient finalement assez peu sur son parcours. A l’évocation de Théo Angelopoulos (décédé tragiquement il y a quelques mois), il s’arrête, trop ému pour parler pendant un court instant. Loin de faire de la psychologie à deux sous, l’homme est sensible, sincère et humble, expliquant l’importance de l’Actor’s Studio dans son jeu, de la compréhension et de la connaissance qui découlent des rôles. Il parle durant toute la conférence des personnes avec qui il a travaillées, que ce soit aux Etats-Unis, en Europe ou en Nouvelle-Zélande et de sa passion pour la découverte du monde. Ce qui est sûr, c’est qu’après cette conférence bouleversante, on ne peut aginer un lendemain au cinéma sans sa présence, aussi extraordinaire qu’unique.
En passant derrière le CID après sa séance de photo call sur les planches, qu’elle n’est pas ma surprise de tomber nez à nez avec Paul Dano. Le jeune acteur présente deux films en compétition: For Ellen dont il sort juste de la présentation et Elle s’appelle Ruby, le dernier film des réalisateurs de Little Miss Sunshine. Il se prête gentiment au jeu des autographes et des photographies.
Autre conférence de presse, beaucoup plus «blockbusturienne» : Jeremy Renner, Rachel Weisz, Tony Gilroy et Frank Marshall pour le dernier volet de Jason Bourne : l’héritage. L’ambiance est à la décontraction, les questions ne volent pas forcément haut et les réponses sont un peu formatées. Jeremy Renner ne semble d’ailleurs pas tenir en place mais ne boudons pas notre plaisir d’avoir l’occasion d’échanger deux mots avec lui.
Si le temps n’est pas au beau fixe, de la bruine venant parfois s’abattre sur les festivaliers, les mouettes par leur cri jubilatoire nous rassure sur le cadre particulier qu’est la ville d’Un homme et une femme. La suite au prochain épisode.
Pauline Lecocq