Malheureusement, aucun des partis qui formera le nouveau gouvernement ne véhicule les valeurs des électeurs qui favorisent la fin de l’interventionnisme et de l’État providence.
Donc, je dois me résoudre à voter pour « le moins pire ».
Après neuf ans au pouvoir, le PLQ empeste la corruption. L’odeur nauséabonde qui s’en dégage déborde les frontières québécoises. Si ce gouvernement devait être réélu, sa légitimité, déjà très diminuée, se dégraderait au gré des révélations de la Commission Charbonneau. La priorité d’un caucus libéral consisterait à inventer des crises pour détourner l’attention de la population.
Avec le PQ au pouvoir ce sera le retour de la palabre, du pergélisol et de l’immobilisme. Le PQ nous promet des tables de concertation pour tout : les droits de scolarité, l’exploration et l’exploitation pétrolière, les redevances minières, etc. Un gouvernement péquiste consacrera la politique publique du pergélisol : gel des droits de scolarité, des frais de garderie, des tarifs d’Hydro-Québec, etc. Comme si cela n’était pas suffisant, ce parti nous promet en plus des référendums d’initiative populaire, mais en excluant le domaine de la fiscalité, seul domaine où cette initiative aurait servi les intérêts de la population. L’attention d’un caucus péquiste serait monopolisée par la question souverainiste et la gestion des inévitables crises internes du parti.
La CAQ nous promet une chose et son contraire : favoriser le développement économique et augmenter l’interventionnisme étatique; réduire les impôts de 1 000 $ par contribuable et augmenter les impôts sur le revenu de dividende et sur les gains en capital; améliorer l’efficacité du système d’éducation et diminuer la concurrence en réduisant les subventions aux écoles privées; etc. Les énergies d’un caucus caquiste seraient monopolisées par la gestion des contradictions du programme électoral et des gros ego des ministres.
Toutefois, c’est le seul parti qui ose remettre en question le modèle de l’État nounou et qui s’est engagé à faire un peu de ménage dans la fonction publique en commençant par Hydro-Québec, les Commissions scolaires et les Agences de santé. C’est bien insuffisant pour éviter une tragédie grecque à la sauce québécoise, mais il n’y a pas de meilleures offres sur la table.
Donc, je voterai caquiste.