Reporters // Saison 1. 8 épisodes.
BILAN
Depuis le début de l'été nous avons la chance de découvrir la très bonne The Newsroom d'Aaron Sorkin, très centrée sur les dialogues et les personnages. J'aime beaucoup le genre journalistique en
séries, et je n'avais pas encore vu à quoi ressemblait ce que Canal + avait pu faire pendant deux ans sur le sujet. Créée par Olivier Kohn et Alban Guitteny, Reporters a voulue nous montrer les
coulisses du journalistes et comment tout cela fonctionne vu de l'intérieur. Cela va aussi bien des investigations pas toujours très propres des journalistes aux exclus, à la fabrication d'une
Une au dernier moment, sans parler de la vie de ces journalistes qui baignent constamment dans le stress de vendre plus de journalistes (chez 24 Heures) ou de faire plus d'audience (chez TV2F).
Ce qui est amusant (enfin, pas vraiment) c'est comment cette saison était en avance sur l'actualité. L'affaire autour de Marie, enlevée par des dissidents, n'est pas sans rappeler l'affaire
autour d'Ingrid Bettencourt. On peut donc se demander si Reporters n'a pas une valeur de documentaire avant l'heure. Et j'ai trouvé ça particulièrement bon.
Enquêtes périlleuses, manipulation des sources, rivalités internes, manoeuvres politiques, pression économique, course à l'audience... Les journalistes affrontent de nombreux obstacles pour
découvrir la vérité... et la révéler. Ils se battent, réussissent, se trompent parfois. Ils sont tantôt admirés, tantôt critiqués, et pourtant... de leur liberté dépend la nôtre. Dans les
coulisses du journalisme à travers le quotidien de deux rédactions : TV2F est une chaîne hertzienne financée par l'État. Une nouvelle directrice de l'information, Catherine Alfonsi, y a été
nommée depuis quelques mois. 24 Heures dans le monde est un quotidien national du matin, fondé en 1975 par un groupe d'amis dont faisait partie l'actuel directeur de la rédaction, Albert Lehman.
Ce journal est sur le point d'être racheté par un grand groupe industriel.
C'est aussi ce que j'ai préféré. Car il y a une trame secondaire particulièrement intéressante. Le gouvernement est trainé dans la boue, et certains personnages par la même occasion : Paul Guérin
par exemple. En tout cas, petit à petit, la saison se construit. Au premier abord, on a une série d'investigations simplistes et pas forcément très élaborées. Puis ensuite, le journaliste devient
un vrai enquêteur et va aller jusqu'au bout de son sujet afin d'offrir un dernier épisode plutôt jouissif dans sa manière de créer des retournements de situation. Pendant ce temps, on en profite
pour nous parler de Florence Daumal, chroniqueuse politique qui semble jouer le jeu du nouveau propriétaire du journal. D'ailleurs, Florence va jouer assez gros dans la saison. Notamment quand
elle va avoir un très joli scoop sur la libération de Marie Clément. Cependant, elle va le payer plus tard quand le gouvernement va vouloir que 24 Heures devient le journal qui transcrit sa
parole.
Mais finalement, Reporters permet aussi de respirer dans un monde où la série française ne fait pas grand chose. Cette première saison était assez bien construite et permet de suivre une affaire
plutôt bonne en trame de fond jusqu'au bout. La série reste aussi assez riche et dense, ce qui permet d'avoir une galerie importante de choses à développer. Aussi bien en télévision qu'en presse
écrite. Ce n'est pas plus mal. On chamboule les choses pour les rendre plus intéressantes finalement. On ressent assez bien le ton des créations originales de Canal +. On est de partout, du
terrain aux bureaux, de la télévision à la presse écrite ce qui permet de nous montrer un peu tous les points des journalistes. J'espère que la prochaine (et seconde saison) sera d'aussi bonne
facture. Je m'apprête à mettre ma main dessus dans les prochains jours.
Note : 6.5/10. En bref, une série permettant de nous montrer l'envers du journalisme des bureaux au terrain. Tout n'est pas parfait, mais Reporters est loin d'être une production
polissée.