Un insecte commun qu’Hervé Bazin citait ainsi dans Cri de la chouette, « … ces fausses araignées coureuses que Papa appelait savamment gerris. » Les gerris sont ces insectes qui semblent marcher, par déplacements vifs et saccadés, sur l’eau stagnante des mares ou des fossés.
Insecte brun au corps étroit d’une longueur de 10mm à peu près, caractérisé par ses trois paires de pattes dont deux sont extrêmement longues et la troisième très courte. Les pattes très écartées du gerris lui permettent de répartir son poids de manière à ne pas s’enfoncer sous la surface de l’eau ; de plus, son corps et ses pattes sont couverts de fins poils hydrofuges. Les pattes antérieures, plus robustes et plus courtes, servent à capturer les proies. Les ailes peuvent être complètement développées (génération estivale qui peut voler) ou plus ou moins atrophiées (génération printanière).
Animal à activité diurne, les gerris capturent à la surface de l’eau les insectes et autres petits animaux qui y tombent, les repérant aux vagues qu’ils font en se débattant grâce à la sensibilité des soies de leurs pattes. Deux générations éclosent dans l’année, celle d’automne est souvent plus petite et sombre que celle d’été. Ils se retirent sur la terre sous des plantes ou des morceaux de bois pour hiverner. L’accouplement a lieu au printemps, puis de nouveau au milieu de l’été. Les femelles fécondées collent leurs œufs avec une sécrétion gélatineuse sur les plantes aquatiques, juste en dessous de la surface de l’eau.
Après son éclosion, la larve identique à l’adulte mais aptère (dépourvue d’ailes), coule d’abord au fond de l’eau puis remonte en nageant, à la surface. Elle mue cinq fois au cours de son développement.