Philippe Hérard est un artiste-peintre dont l'atelier se situe entre Ménilmontant et Belleville. Régulièrement, il s'échappe des murs de son laboratoire d'expérimentation pour imprimer sa marque dans les rues de son quartier. Comme si son art débordait au delà de la toile pour s'inscrire plus profondément au coeur de la ville, là où la vie fourmille. L'élargissement esthétique des champs d'intervention, la transformation du langage artistique et la mutation des codes picturaux mènent à une hybridation créatrice qui requiert une invention de formes et d'exécution. Les oeuvres impromptues font irruption dans des lieux inédits créant des espaces d'expression artistique à la fois familiers et différents.
Toile, peinture à l'huile, crayonné sur mur, dessin, papier journaux collés retravaillés au fusain et à la peinture, Philippe Hérard adapte sa technique au support qu'il aborde. Ses réalisations sont assez énigmatiques. Sombres, d'une sobriété radicale, couleurs neutres, nuances sourdes, les personnages sont ébauchés, leur visage à peine esquissés, anonymes et vertigineux. Après la série des hommes à la bouée il y a deux ans, on trouve en ce moment sur les murs, des collages représentant des hommes en équilibre fragile sur une sphère.
Je reviendrai plus longuement sur le travail de Philippe Hérard dans un article complet qui lui sera consacré. Je désirais vous faire partager, le plaisir subtil que j'ai, à découvrir chaque matin, juste à côté de chez moi, cette étrange fresque pleine de poésie et d'interrogation.
Le site personnel n'est malheureusement pas à jour, mais il contient des textes intéressants sur le travail de l'artiste et des vidéos étranges que j'ai trouvé fascinantes : http://philippeherard.free.fr/