Ca y est... Après 17 mois de lutte, le CREA a été expulé mardi dernier et 5 militants ont été arrêtés !
Mais pas question d'accepter ça : le soutien s'organise.
Vous pouvez écrire aux différentes instances afin de demander la restitution du lieu (voir tout en bas).
C'est quoi ce raffut ?
C'est le bruit des bottes qui viennent écraser les espaces de liberté qui
suffoquaient déjà. C'est l'expulsion maintenant et manu militari par la justice et son bras armé, la police, du CREA-CSA au 70 allée des demoiselles. Pour 40 personnes, dont 15 gamins,
c'est : « plus de maison, plus de toit, ce soir démerde toi ! ».
Depuis avril 2011, on avait fait d'un bâtiment vide, un bâtiment vivant. Le 70
allée des demoiselles c'était un vrai lieu de vie, un centre social autogéré avec des activités, des ateliers, une piscine, un lieu de rencontres, de concerts, un lieu d'organisation, de
solidarité et d'entraide. Dans cet espace libéré, on s'amusait, on se cultivait, bref on vivait bien sans que ça coûte walou à personne. Sauf que lorsque l'autogestion fonctionne et coûte que
dalle, pour le grand capital, c'est mal! Et ses ardents défenseurs, les pouvoirs publics, sortent l'artillerie lourde pour nous dégager.
Pour nous, pas question de se laisser faire, notre maison on la défend !
En barricadant notre bâtiment et en se rassemblant certes, mais aussi en interpellant la mairie, la préfecture, le ministère des affaires sociales, notre cher propriétaire, et le ministère du
logement. Leurs réponses : l'expulsion. Ou l'expression du mépris le plus profond pour toute une partie de la population. Réprimer la pensée et punir l'acte, c'est la symphonie du
moment.
Pour les pouvoirs publics, mieux vaut virer tout le monde ! C'est qu'ils
sont pressés d'ouvrir un hypothétique centre d'hébergement pour SDF. Coût de l'opération : 500 000 euros de fonctionnement à l'année et quelques millions d'euros de travaux. Centre
d'hébergement mystère dont personne n'a entendu parlé et surtout pas les principaux intéressés... Alors, un projet top secret ? Ou une pigeonnade de plus de la part d'un État qui ferme les
centres d'hébergement d'urgence à tour de bras faute de budget ? On vous laisse seul⋅e juge de cette pantalonnade, en attendant, nous on en rit... jaune.
Parce que se faire expulser de sa maison sous des prétextes fallacieux, ce
n'est pas une blague. La violence de l'État qui remet les gens à la rue et s'en lave les mains après, ce n'est pas une blague non plus. Le cynisme d'un projet d'un centre d'hébergement ici, où
l'État se vante de panser la misère qu'il engendre ne nous fait pas rire du tout.
On défend notre maison, notre lieu de vie, nos choix de vie aussi face à des
forces armées qui veulent nous écraser et nous faire taire. Ce bâtiment qu'on a libéré de la spéculation, dont on a rendu l'usage à toutes et tous, l'État, sa justice et ses keufs veulent nous en
virer et ça te concerne aussi !
ILS NE NOUS FERONT PAS TAIRE, ON CONTINUE ! LA FORCE EST AVEC NOUS ! TOUT POUR TOU⋅TE⋅S,
POUVOIR AU PEUPLE !
Le CREA et des membres de la campagne Zéro personne à la rue
28/08/2012
creatoulouse.squat.net // [email protected]
Les occupants du 70 allées des demoiselles, militants pour le droit au logement et familles hébergées, ont été expulsés hier matin du bâtiment qu'ils avaient réquisitionné en avril 2011. Un important dispositif de police a été déployé.
L'expulsion a eu lieu. Alors qu'ils occupaient le bâtiment depuis le mois d'avril 2011, les militants du Crea -collectif de réquisition de logements vides pour abriter les sans-abri- se sont fait expulser hier du 70 allées des demoiselles, en application d'une décision du tribunal administratif.
Comme c'est souvent le cas, l'expulsion s'est faite à l'aube, à 6 heures du matin. Les bus ont été détournés vers des voies de substitution, le trafic perturbé, les abords du bâtiment interdits au passage. Une soixantaine de CRS et de gendarmes mobiles sont intervenus pour déloger les quatre personnes qui étaient restées dans les locaux de quatre étages. Le GIPN s'était déplacé depuis Bordeaux en renfort. «Nous hébergions ici 40 personnes sans aucun financement, des familles qui vivaient à la rue, mais nous avons pris les devants pour leur éviter de courir des risques. Nous savions que l'expulsion pouvait intervenir à tout moment et nous les avons mis à l'abri dans d'autres lieux», assure Thomas, l'un des militants de la campagne «Zéro personne à la rue».
Le collectif, dont le Crea est partie prenante, évoque le chiffre de 150 personnes relogées depuis un an, principalement des familles, dans le cadre de leurs campagnes de réquisition.
Lors de l'intervention d'hier matin, trois militants ont été interpellés par les forces de police pour «acte de rébellion» alors qu'un quatrième occupant s'était réfugié sur une poutre, à plusieurs mètres au-dessus du vide. Il a ensuite pu repartir après un simple contrôle d'identité. «J'ai agi ainsi pour exposer à la vue de tous l'hypocrisie de la préfecture qui avance un projet d'hébergement pour justifier son action», a t-il expliqué en descendant du bâtiment. Comme l'avait annoncé la préfecture devant le tribunal administratif au mois de juin dernier, un projet de centre d'hébergement serait en effet programmé dès cet hiver dans les locaux. Après l'expulsion, les accès ont été murés. Si le Crea a perdu sa maison-mère, premier bâtiment qu'ils ont réquisitionné depuis avril 2011, ses membres occupent encore quatre autres bâtiments où sont logées des familles avec enfants. Ils craignent de nouvelles expulsions dans les prochaines semaines.
Suite à l'expulsion du Crea, les élu(e) s écologistes regrettent «l'empressement des services de l'Etat à faire exécuter une décision d'expulsion rendue par le tribunal administratif le 29 juin dernier» et demandent que «des solutions rapides soient trouvées pour le relogement des familles hébergées au CREA - relogement dont les conditions auraient du être fixées avant l'expulsion du collectif». «Nous dénonçons ces remises à la rue et demandons instamment qu'une solution digne soit apportée à chaque famille» a déclaré de son côté Francis Lacroix, président de la FNARS Midi-Pyrénées.
Thomas Belet, La Dépêche
Mercredi à la mi-journée, des militants du CREA se sont rendus au siège de la direction régionale de la cohésion sociale à Toulouse. L’objectif pour eux étant « d’entrer en contact avec le ministère des affaires sociales », propriétaire du bâtiment allée des Demoiselles dont ils ont été expulsé mardi, via son antenne locale.
« On veut au moins un coup de fil pour leur dire qu’on n’accepte pas cette expulsion qui met à la rue des familles et des enfants et aussi contester le communiqué de la préfecture », expliquait un militant sur place. La veille, la préfecture de Haute-Garonne avait affirmé que les militants du CREA avaient refusé toute tentative de contact avec les services de l’Etat. « On nous a même reçus à la préfecture, c’est qu’on a pas refusé le dialogue », expliquait une militante.
Une petite délégation a pu pénétrer dans les bureaux de la direction régionale tandis que les forces de police investissaient le hall de l’immeuble empêchant les autres manifestants de manifester. Tandis qu’à l’extérieur des échauffourées éclataient et des coups de matraque volaient, à l’intérieur le contact avec le ministère était avorté selon les militants du CREA. Un militant a été blessé au visage et un autre interpellé à la sortie de la petite délégation. Plus tard, alors que le cortège se dispersait, trois autres personnes étaient également interpellées dans les rues voisines.
Quatre d’entre eux ont été relâchés en début de soirée, le cinquième a passé la nuit en garde à vue pour outrage à agent.
http://carredinfo.fr/blog/2012/08/30/apres-leur-expulsion-cinq-militants-du-crea-interpelles/
SUITE A L’EXPULSION DU CREA
Lettre ouverte au préfet de Haute-Garonne et à celles et ceux qui ne se satisfont pas des déclarations officielles et des violences policières.
Ainsi ça y est, les familles et les militant-es qui ont transformé un bâtiment vide et abandonné en un lieu collectif de vie, de créations et d’échanges de savoirs réciproques, toutes et tous renvoyé-e-s à la rue !
Nous, soussigné-e-s, avons participé à notre manière, suivant nos possibilités, à cette vie collective du 70 allées des Demoiselles depuis avril 2011.
Nous y avons développé de multiples activités, qui en ont fait un lieu d’échanges multiculturels où nous avons partagé, habitant-es et militant-es, nos savoirs et savoirs faire, permettant de développer sur le long terme des relations de confiance et une valorisation de toutes et tous.
Ces activités mises en place prennent tous leurs sens au sein des engagements politiques du CREA.
Parmi les activités permanentes :
-Atelier lecture: tous les mardis avec les enfants. Régulièrement, ce moment partagé d’écoute d’histoires, de découvertes de beaux albums permettaient aux plus grands scolarisés, de vérifier leurs apprentissages et aux plus petits le plaisir de découvrir, d’écouter, de patienter et d’apprendre ainsi le « vivre ensemble ».
-Atelier français : les mardis et jeudis soir. Nous nous sommes adapté-e-s aux personnes venant de tous les horizons avec des expériences et des besoins différents. Nous avons tenu compte de chacun-e et des idées et pratiques de la collectivité CREA : bavardages, échanges d’expériences, de tuyaux, de recettes, rigolades, discussions sur les différentes langues, sur les difficultés de l’orthographe, des règles de grammaire française, avec les débutant-e-s, un travail méthodique sur la prononciation, l ’écriture et la construction de phrases.
-Atelier cuisine : tous les mercredis après-midi, il a accueilli tous les publics. Le lieu, où vivent des familles originaires des cinq continents, se prête particulièrement bien aux échanges de recettes et à l’apprentissage des différentes cuisines du monde. L’idée de « faire ensemble » dans cet atelier est très importante.
-Coin jardinage : dans un autre lieu réquisitionné, un jardin potager a été mis en place progressivement puis entretenu par des militant-e-s en sensibilisant les enfants au travail de la terre.
-Escalade : tous les vendredis, adultes et enfants se retrouvent dans une pratique encadrée de l’escalade en salle.
- Permanences psychologiques : proposées tous les quinze jours, elles étaient ouvertes à toutes celles et ceux qui souhaitaient rencontrer un psychologue pour prendre un temps d’échange et d’écoute, nous y avons rencontré des habitant-e-s du lieu mais aussi des personnes extérieures qui n’avaient jamais faits cette démarche ou bien dont la démarche n’avait pas aboutie (coups d’une consultation libérale, liste d’attente dans les dispositifs de droit commun, accueil classique trop formel ou peu engageant…). Ce lieu nous a permis d’envisager d’autres modalités d’accueil et d’accompagnements psychosociaux plus respectueux des choix et contextes de vie de chacun-e (mise en lien sur le lieu avec les pratiques sportives ou culturelles, connexion avec d’autres initiatives militantes, accessibilité de l’échange par une proposition de contributions non monétaire pour le lieu…).
D’autres activités comme la boxe, la capoeira, des ateliers d’arts plastiques… se sont également déroulées et l’accès à la bibliothèque et à la salle de jeux était permanent. De plus, des activités ponctuelles ont régulièrement eu lieu durant toute l’année comme des ateliers théâtre, visites de musées, des soirées d’observation astronomique, piscine, projections et spectacles…
Les échanges ainsi créés ont permis aux habitant-es de s’exprimer individuellement sur leur parcourset nous avons pu leur faciliter ainsi l’accès à leurs droits légitimes face aux administrations (aide médicale, scolarisation…) en les accompagnant dans leurs démarches.
Militant-e-s, nous nous sommes simplement engagé-e-s dans cet « autre chose »: faire vivre ensemble, ici et maintenant, l’hospitalité, l’entraide et la dignité
!
L’expulsion ne mettra pas fin à tout ce qui a émergé dans ce lieu!
Nous continuons.
On peut abattre des murs, on n’abat pas la solidarité.
Patrick Baggi, Aurélie Bonneville, Anne Bouvier, Anaïs Canal, Gabrielle Carvin, Agnès Dantagnan, Sandra Lima, Chantal Limare, Alain Petit, Émilie Quérol, Gérard Vallerey.
SOUTENIR LE CREA
Soirée de soutien après expulsion le 1er septembre 2012
Malgré l’expulsion du CREA mardi matin, la campagne continue plus que jamais. Une soirée de soutien a eu
lieu ce soir, 1er septembre.
18H : point sur la campagne « 0 personne à la rue » et l’expulsion du CREA
19H-21H : buffet participatif et à prix libre
20H30 : Kalakuta Selectors
21H30 : Grifolklor
22H30 : Kasbah Orchestra
23H30 : Sessions rap français, rock et années 80
La soirée se déroulera à la maison Goudouli : 4 bis rue Goudouli (derrière le CREA).
Venez nombreux et n’hésitez pas à diffuser l’information le plus largement possible, notamment par vos réseaux, pour un soutien festif.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE EELV TOULOUSE du mercredi 29 août 2012
A Toulouse on expulse l’innovation sociale
EELV Toulouse est scandalisé par l’expulsion mardi matin du Centre Social Autogéré (CREA) des locaux qu’il occupait depuis avril 2011 au 70 Allées des Demoiselles.
Face aux trop nombreuses situations d’urgence en matière d’hébergement, à la pénurie criante de logements, le CREA comme d’autres collectifs offrent une alternative pertinente et innovante.
La décision arbitraire de l’Etat sans aucune solution de relogement ne marque pas le changement attendu au lendemain de l’élection présidentielle.
Nous demandons la restitution de locaux au CREA afin que ce collectif puisse poursuivre ses activités, nécessaires à des familles laissées sans solution d’hébergement.
Pour EELV, il est important d’instaurer en outre un dialogue entre les acteurs du projet, l’Etat et les collectivités locales, au premier rang desquelles la Ville de Toulouse.
EELV Toulouse s’indigne plus généralement de la politique d’expulsions et des méthodes brutales qui se poursuivent avec le nouveau gouvernement.
Les porte-parole Europe Ecologie – Les Verts Toulouse :
Cécile Péguin, [email protected]
Xavier Bigot, [email protected]
Adressez vos soutiens au Crea à :
[email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected]
-Ici le facebook Marisol Touraine : http://www.facebook.com/mtouraine
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-Son twitter : https://twitter.com/#!/marisoltouraine
Ministère des Affaires sociales et de la Santé
72, rue de Varenne
75700 Paris SP 07
Direction des affaires financières, informatiques, immobilières et des services (DAFIIS)
18, pl des 5-Martyrs-du-Lycée-Buffon
75696 Paris Cedex 14