Second long métrage de la société Laïka Entertainment après le Coraline de Henry Selick (L’Etrange Noël de Mr Jack, c’est toujours bon de le rappeler), L’Etrange Pouvoir de Norman (ou Paranorman en V.O) est un film écrit par Chris Butler, qui porte le projet depuis 10 ans, et réalisé par lui même et un certain Sam Fell(Souris City, La Légende de Despereaux) .
Particularité : c’est un film en stop-motion, technique d’animation qui consiste à filmer en image par image des marionnettes en décor réel.
Le stop-motion est une technique qu’affectionne tout particulièrement Tim Burton, mais aussi les studios Aardman (Wallace et Gromit), qui sont un peu les représentants et les défenseurs de cette technique.
On pense aussi et surtout à Tim Burton pour l’ambiance du film, cette histoire de morts qui reviennent à la vie n’est pas sans rappeler parfois Beetlejuice ou Les Noces Funèbres.
En fait, on suit un énième petit garçon différent des autres et mis à l’écart à cause de son étrange don : il peut voir et parler aux morts.
Rien de très original, on a vu le thème de la différence traité d’égale manière dans bien d’autres films. De même, ici les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit, ce que nous dit Burton quasiment à chacun de ses films.
Mais le plaisir du film réside ailleurs. Plutôt dans sa mise en scène, qui s’avère excellente, avec son animation fluide, ses plans magnifiques même en 3D et ses trouvailles visuelles géniales lors de gags à l’humour noir parfois délicieusement dégueu.
Malgré sa (banale) différence, on arrive très bien à s’identifier à Norman, avec lequel l’émotion parvient mieux au spectateur quand il parle à et de sa grand mère décédée avec ses parents que quand il tente de convaincre la méchante de l’histoire que, au fond, ils sont pareils.
Peut-être parce que c’est l’élément autobiographique du récit. Et peut-être parce qu’on a presque tous vécu ça…
Les personnages autour sont caricaturaux, comme souvent, mais participent à cette quête initiatique de façon amusante et ne sont jamais embarrassants. On regrettera juste les clichés faciles, au détour d’une réplique ou deux.
Au final, ce 2ème long-métrage de ce studio appelé, j’espère, à monter, est un réjouissant hommage aux films de monstres période 50′s, drôle et rythmé.
On regrettera juste le manque d’originalité des enjeux et des thèmes abordés, et peut être la touche de poésie qui magnifiait si bien Coraline, leur précédent film, mais tout cela n’empêche pas de le découvrir avec un plaisir évident.