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Les cent jours (2)

Publié le 31 août 2012 par Malesherbes

Poursuivons notre comparaison des premiers cent jours des mandats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande

Le 22 juillet 2007, Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée, Cécilia Sarkozy et la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero Waldner, se rendaient en Libye pour obtenir la libération des infirmières bulgares détenues depuis huit ans. Ils les ramenaient en France deux jours après.  Cette étrange promotion de l’épouse du président au rang d’émissaire personnel de Nicolas Sarkozy constituait un envahissement de la politique  étrangère de la France par des considérations privées. Il semble bien que le président souhaitait ainsi convaincre son épouse de l’intérêt d’une position de femme de président alors qu’elle songeait à le quitter. Cet épisode suscita alors une controverse plutôt discrète, vite reléguée aux oubliettes par le succès du déplacement.

C’est fort dommage car, à cette occasion, furent prononcées quelques paroles historiques dignes de figurer dans le livre d’or d’un quinquennat aussi brillamment commencé. Claude Guéant avait alors déclaré : « Qui peut mieux représenter le président de la République que sa femme ? Avec qui a-t-il la plus grande proximité ? » Gageons, sur ce mode, que l’étroite proximité de Madame Varin avec son époux Philippe lui permettra d’intervenir au mieux dans le redressement de PSA. Patrick Devedjian, alors soutien de Nicolas Sarkozy, avait fait remarquer que, en monarchie, le conjoint avait un statut. Peut-être mais, sauf erreur, la France n’est pas une monarchie, même si, parfois, on a pu s’interroger à ce propos et de plus, en Grande Bretagne par exemple, on n’a encore jamais vu le prince consort négocier des contrats d’armement.

Jusqu’ici, François Hollande nous a épargné ce genre de transgression. Par contre sa compagne Valérie Trierweiler, a jugé opportun d’adresser un message public de soutien à Olivier Falorni, adversaire aux législatives de Ségolène Royal, mère des enfants de notre président. Cecilia Sarkozy s’était elle aussi permis un impair de ce style, mais d’un tout autre calibre. Invitée à un déjeuner par Georges Walker Bush, elle avait prétexté une angine pour bouder cette réception. Plusieurs témoins avaient pu constater sa bonne santé aussi bien la veille que le lendemain de ce 11 août 2007. En dépit du retentissement donné au tweet de Madame Trierweiler, probable expression d’une jalousie féminine, il faut bien reconnaître que ces deux événements sont de dimensions radicalement différentes. Dans un cas, il s’agit d’une pique visant la présidente d’une région française, dans l’autre d’un affront infligé au président d’un pays étranger et ami, première puissante de la planète.

Je persiste à considérer que les cent premiers jours actuels sont de très loin préférables à ceux de 2007.


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