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DC Comics : C’est de la dynamite !

Par Katchoo86

DC Comics : C’est de la dynamite !

Avant d’évoquer très généreusement ce que Jenette Kahn a réussi à apporter à ce milieu où les femmes sont sous-représentées, il est impossible de parler de sa carrière au sein de DC Comics sans faire référence à un double évènement survenu lors de ses toutes jeunes années chez cet éditeur peu de temps après avoir accepté l’offre de Bill Sarnoff, alors directeur des publications chez Warner en 1976.

Selon ses propres aveux, les 5 premières années de Jenette Khan en tant qu’éditrice chez DC furent les plus chaotiques et les plus difficiles, tout commença par la volonté de l’éditeur de publier pas moins de 57 titres mensuels en 4 ans, tout en passant le nombre de pages publiées de 17 a 25 et ainsi faire augmenter le prix de chaque exemplaire de 35 a 50 cents. Ce coup marketting sans précédent va porter le doux nom de DC Explosion.

DC Comics : C’est de la dynamite !
Dans son éditorial (ou Publishorial) intitulé Onward and Upward qui présenta aux lecteurs ce nouveau concept (et qui fera des émules n’est-ce pas…) Jenette expliqua : “ce nouveau format sera beaucoup plus profitable pour les libraires, nos comics seront plus faciles a trouver… et les comics les plus difficiles a trouver auront une meilleure distribution.”
Parallèlement DC mit également en place les Dollar Comics, une ligne de nouveaux titres “originaux” de 80 pages incluant Superman Family, House of Mystery, World’s Finest et G.I Combat, pour le prix d’un dollar, comme son nom l’indique.
Cette avalanche éditoriale se décomposa de la façon suivante : 16 nouveaux titres en 1975, 21 en 1976, 12 en 1977 puis 8 en 1978. De nouveaux super heros apparurent comme Firestorm, Black Lightning, Shade The Changing Man, et Steel. D’autres furent relancés comme les New Gods et Mister Miracle de Jack Kirby.
Jenette Kahn fut également l’une des premières à faire la promotion de programmes destinés au petit écran et adaptés de la ligne des comics DC, et vice versa, regroupés sous le nom de DC-TV, où l’on pouvait voir Isis, Shazam, les Super Friends ainsi que la série Welcome Back, Kotter ! où l’on voyait pour la première fois un certain John Travolta

DC Comics : C’est de la dynamite !

Mais ce n’est pas tout, afin de diversifier le plus possible son offre face à la concurrence (et il faut le dire, l’hégémonie Marvelienne !), DC mis également un pied dans le domaine de la fantasy avec la venue de titres tels que Beowulf Slayer of Dragons, Claw the Unconquered, Hercules Unbound, Kong the Untamed, Tor ou encore The Warlord.

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A cette époque, DC était donc vraiment sur tous les fronts, prêt a répondre à toutes les menaces, et pourtant l’une d’entre elle arriva sans crier gare et de manière pernicieuse sous la forme d’une catastrophe climatique sans précédent survenue sur une grande partie du continent américain pendant l’hiver 1978. Les dégâts furent si importants que de nombreux états furent complètement immobilisés, tout comme leurs circuits d’approvisionnement quels qu’ils soient. Et même lorsque les comics arrivaient à bon port, personne n’était là pour les acheter, les gens ayant tout simplement mieux à faire que d’acheter des comics…
DC Comics : C’est de la dynamite !
Le blizzard de 1978 aura raison d’une bonne partie des titres issues de “l’Explosion”, les exécutifs de la Warner obligeant Khan et Sol Harisson, à l’époque président de DC, de mettre un terme à 26 titres (20 comics à 50 cents et 6 dollars comics). Puis telle une avalanche, il aura fallu pas moins de 65 annulations jalonnées sur plusieurs années pour que DC puisse respirer un bon coup, cette déconfiture fut appelée ironniquement “DC Implosion“.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, certains titres inialement prévus et sur le point d’être publiés ne verront tout bonnement jamais le jour (du moins pas dans leur version initiale). Heureusement, certains de ces titres dont l’état d’avancement étaient dans leur dernière phase furent rassemblés dans deux volumes appelés Cancelled Comics Cavalcade, deux éditions extrêmement rares puisqu’elles n’étaient prévues pour circuler uniquement que dans les couloirs de l’éditeur. Il n’existe en effet en tout et pour tout que 35 exemplaires de ces deux albums, constituées d’une série de photocopies destinée aux artistes afin qu’ils puissent travailler sur certains nouveaux personnages.

Cancelled Comics Cavalcade #1 regroupe ainsi les titres suivants :

  • Black Lightning #12 (ainsi que la couverture du #13)
  • Claw The Unconquered #13 et #14
  • The Deserter #1
  • Doorway To Nightmare #6
  • Firestorm #6
  • The Green Team #2 et #3

Les titres les plus aboutis réussiront finalement à être recyclés, c’est en effet le cas pour Doorway to Nightmare #6 dans les pages de The Unexpected, Firestorm #6 sous la forme d’un back-up dans The Flash, Black Lightning #12 dans Detective Comics.

Cancelled Comics Cavalcade #2 va quant a lui contenir :

  • Kamandi #60 et #61 (et qui comprend un back-up d’OMAC)
  • Prez #5
  • Shade The Changing Man #9 (comprenant un back-up d’Odd Man)
  • Showcase #105 et #106 featuring Deadman et The Creeper
  • Secret Society of Super-Villains #16 et #17
  • Steel #6
  • The Vixen #1

Ce second CCC comprenait également de nombreuses couvertures, celles de titres qui n’auront jamais vu le jour : Army at War #2, Battle Classics #3, Demand Classics #1 et #2, Mister Miracle #26, Ragman #6, Weird Mystery #25 et #26, et Western Classics #1 et #2.

Au final, DC sortira de cette épreuve avec huit titres en moins qu’au début de sa fameuse Explosion, et cette véritable déculottée aurait d’autant plus pu sceller le destin de sa principale responsable, mais il n’en fut rien, Jenette Khan fut au contraire promue au rang de Présidente et d’éditrice en chef et contribua ainsi à rendre possible la publication de chef d’oeuvres incontestés, mais ça, c’est une autre histoire…


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