Un jour d'été au Medef
Le mot Intégrer, c'était le leitmotiv de cette année. L'intention du Medef était de faire de ce rendez-vous un moment de partage, de réunion pour réfléchir à un ensemble de thématiques comme la technologie, et qui bouleversent notre société et le monde de l'entreprise.
Une intention louable, donc, mais peut-être un peu vaste ! Car à l'Université d'été du MEDEF, tous les thèmes étaient évoqués : l'économie, la sociologie, la géopolitique, la technologie... Cela, par de nombreux acteurs de tout horizon. Ministres, PDG, philosophes, écrivains, prêtres professeurs, entrepreneurs, prix Nobel de la paix, ils étaient tous là... Les personnalités du monde politique et des affaires au visage si familier ont défilé... Ils suffisaient de tourner la tête à droite pour voir un Nicolas Hulot disparaître entre deux portes, un Xavier Bertrand en train de discuter dans la cafétéria, une Laurence Parisot, accompagnée par Frederik de Klerk, Prix de Nobel de la paix (1993) – qui a permis la libération de Nelson Mandella - se faire poursuivre par les caméras de nombreuses chaînes, mais aussi de nombreux membres du gouvernement Ayrault (Michel Sapin, Fleur Pellerin, Jérôme Cahuzac...).
Mais difficile d'esquisser aussi vite autant de problématiques, aux intitulés qui étaient eux aussi tout un programme ! Avec ou sans argent, avec ou sans travail, avec ou sans robot... Je ne sais pas si d'aucuns ont pu se prononcer à la fin sur un avec ou un sans. Quoiqu'il en soit, les intervenants ont essayé d'esquisser ce qui était le but : les contours de notre monde et surtout de la place de la France sur la scène internationale.
L'un des débats, auquel j'ai assisté, a néanmoins déchaîné les passions : Avec ou sans les robots. Droïdes, robotique, domotique, nano, micro, macro, cybernétique, électroniques, atomiques, mécaniques... Beaucoup de thèmes qui en seulement deux heures n'auront pas pu être abordés. C'est surtout le thème de l'état des lieux et de la compétitivité de la robotique en France qui a concentré la majeure partie du débat. Une spectatrice, ancienne professeur de l'éducation supérieur a ainsi interpellé Fleur Pellerin, ministre déléguée aux PME, à l'innovation et à l'Economie numérique, sur la désaffection de la robotique par les étudiants et le manque de lien entre le secteur et le monde de la formation. On pourrait dire que c'était les aléas du débat, qui n'avait pas permis auparavant à la ministre d'évoquer cette priorité parmi tant d'autres.
Mais aussi le témoignage de patrons comme Gérald Karsenti, président d'HP France, pour qui l'innovation n'est pas un choix, mais une nécessité. "Il faut avancer. Mais l'heure n'est plus à se demander pourquoi innover, mais plutôt comment", expliquait-il. Alors certes, comme l'admet Fleur Pellerin, la France a une vingtaine d'année de retard en matière de robotique sur le Japon et la Corée. Mais pourquoi essayer de rattraper un écart que nous ne comblerons peut être jamais...
Une réponse peut-être ? Une phrase de Henri Verdier, président de Capdigital qui mériterait réflexion : "Pourquoi ne pas utiliser notre spécificité française comme un levier, une force dans la robotique". Nous avons une patte française, c'est certain.