L'Union pour la Méditerranée ne devrait se préciser qu'à partir du 13 juillet prochain. La France aura alors pris la tête de l'Union européenne.
Projet d'Union pour la Méditerranée
envoyé par choukilooo
Déjà ce projet, qui enterre le "processus de Barcelone" pour un partenariat entre les pays du Nord et du Sud de la mer Méditeranée, divise. Le 13 mars, après le compromis obtenu à l'arrachée par Nicolas Sarkozy au conseil européen, le quotidien algérien El Watan ne cachait pas son scepticisme:
"Nicolas Sarkozy a déclaré : « L’union de la Méditerranée, c’est un pari et un défi (...) qui n’est ni plus ni moins raisonnable que celui de l’Europe il y a soixante ans » et a invité son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, à « bâtir l’union méditerranéenne sur l’amitié franco-algérienne (...) comme la France offrit jadis à l’Allemagne de construire l’union de l’Europe sur l’amitié franco-allemande ». Il s’agit ainsi rien moins qu’une vision d’une union politique devant apporter « la paix et le développement » entre les deux rives de la Méditerranée dans l’esprit ayant présidé au Traité de Rome de 1957 qui a donné naissance à l’Union européenne. Mais encore de quelle substance supplémentaire sera truffé ce projet que n’ait prévu le processus de Barcelone ?"
Et le journal de poursuivre à propos de l'initiative française:
"On a souvent parlé notamment de la dépollution de la Méditerranée. Mais pas davantage de l’énergie, même si l’on soupçonne l’Europe de lorgner un peu trop ce secteur. L’Algérie, par exemple, est le premier exportateur d’hydrocarbures en Méditerranée en 2006 dont 61% par gazoduc"
Au Sud de la Méditerranée, les réactions officielles sont mitigées. Une synthèse est disponible ici. Pire, les partenaires européens de la France ne sont pas tous convaincus de l'initiative. Qu'il s'agisse du fond ou de la méthode, l'attitude de Nicolas Sarkozy irrite. Sur son blog, Jean Quatremer explique: "Les capitales européennes font alors connaître leurs réticences, car il existe déjà une sorte « d’Union », lancée en 1995 sous le nom technocratique de « processus de Barcelone », qui vise à aider au développement des pays du pourtour méditerranéen. Pourquoi dès lors ajouter un « machin » supplémentaire qui risque d’être budgétivore, même si Barcelone, chacun en convient, vivote ? Pourquoi ne pas simplement relancer ce « processus » ?". Et le correspondant de Libé à Bruxelles poursuit en citant Jean-Claude Junker, premier ministre luxembourgeois: "C'est du Barcelone +"
Nicolas Sarkozy, champion d'Europe des succès qui n'en sont pas?
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Pour plus d'informations sur l'UPM, écoutez ce reportage diffusé sur RFI