«Depuis la diffusion du premier épisode la semaine dernière, ça n’arrête pas», sourit la jeune femme originaire du Maroc qui vit depuis maintenant trois ans dans la capitale girondine, touchée notamment par les marques d’affection qui affluent de tous bords. «Ce qui m’a particulièrement marquée, ce sont les messages d’anciens collègues et amis du Maroc qui me disent qu’ils sont fiers de moi». Son «journal intime culinaire» (1) crépite aussi de petites douceurs laissées par les internautes. «Je n’oublie pas qui je suis, précise-t-elle. Je suis la même personne avant, pendant et après Masterchef».
Il y a quelques mois, rien ne prédestinait Hasnaâ à une telle reconnaissance médiatique, l’ancien mannequin étant certes passionnée par la cuisine mais aussi assistante de direction dans une entreprise bordelaise. «Mon mari m’a poussée en me disant que je n’oserai jamais m’inscrire à Masterchef», rigole-t-elle. Un défi qu’elle releva à bras-le-corps, laissant sur le site de l’émission une recette de tajine au thon qui fit mouche. «Ma cuisine est intuitive, pas exceptionnelle, indique, en toute modestie, la jeune femme. C’est un mélange entre ma culture marocaine et mon amour pour Bordeaux et sa région». Une combinaison gagnante qui lui permet de prendre la direction de la région parisienne pour l’enregistrement de l’émission au printemps dernier. Et son talent fit le reste puisqu’elle a été retenue parmi les 19 candidats encore en lice la semaine dernière, puis les 17 hier soir. «Les larmes se sont mises naturellement à couler, se souvient Hasnaâ, car j’étais vraiment émue. Les gens vont croire que je suis triste alors que c’est simplement le sommet du bonheur».
La femme chocolat
La suite de son aventure est à suivre désormais chaque semaine dans la petite lucarne mais le bilan provisoire est déjà une énorme satisfaction pour elle. «Forcément, lorsque l’on participe à ce jeu, on souhaite gagner, glisse Hasnaâ. Mais déjà je ne pensais pas arriver jusque-là. J’ai vécu cette expérience au jour le jour», résume-t-elle sans dévoiler bien sûr l’issue de cette compet’ hertzienne qui met les petits plats dans les grands. Et qui a renforcé un peu plus la candidate bordelaise, licenciée depuis l’enregistrement de l’émission pour des motifs économiques, à faire de sa passion une véritable profession. à Rouen dans un premier temps où elle entend suivre une formation pour décrocher un CAP de chocolatier. «Sans Masterchef, je me serais de toute façon inscrite dans cette école, ça n’aurait rien changé, atténue-t-elle. Par contre, l’émission m’a permis de faire des rencontres incroyables, aussi bien les autres candidats que les chefs. D’ailleurs un autre candidat, Pierre, vient de s’installer à Bordeaux. J’ai également rencontré des personnalités dans le milieu des métiers de bouche. J’ai pu faire un stage chez un chocolatier». Le chocolat, «une matière formidable» à travailler pour cette jeune cuisinière qui se voit bien dans quelques années «toujours à Bordeaux, indépendante» en train de cultiver son amour pour ce produit. «Et puis j’aimerais aussi valoriser le chocolat au Maroc», indique Hasnaâ qui se départit très rarement de son sourire, comme pour mieux rappeler à son interlocuteur qu’elle ne perdra pas une miette de cette expérience télévisuelle, comme des autres, passées comme futures. «Même si je suis parfois nerveuse, je positive. Toujours».•
N. Bochereau
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Crédit photo : CDM / Shine/ Starface
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