Ministre de l’Ecologie (ah ?), du Développement durable (vraiment ?) et de l’Energie (à revendre ?)
A quinze jours de la Conférence environnementale annoncée par le gouvernement, les signaux envoyés en matière de préoccupations écologiques de la part des socialistes sont étrangement mauvais. Il y aurait eu concertation avant qu’on ne s’y serait pas pris autrement, sans vouloir verser dans la théorie du complot. Mais comment analyser autrement les propos qui vont toujours dans le même sens : celui de la défense de la prétendue excellence nucléaire française ? Et plus largement du mépris des questions de défense de l’environnement, dont le premier ministre lui-même donne le ton avec le dossier de Notre Dame des Landes ?
Comme les qualifient les « experts » politiques, les fameux « éléments de langage » sont étrangement semblables, et les déclarations finissent par former une chaîne un peu (trop) longue pour ne pas être visible, et ne plus relever comme certains le prétendent d’éléments isolés. Car après Montebourg, qui a sonné le premier l’hallali de nos espoirs en la matière (suis-je naïf…), puis Valls, que ce soit enfin, cerise sur le gâteau (empoisonné), précisément Delphine Batho, pourtant Ministre de l’écologie, qui déclare hier que «La France a durablement besoin du nucléaire pour satisfaire ses besoins énergétiques, maintenir la compétitivité de ses entreprises et soutenir ses exportations», voilà une pilule un peu trop lourde à digérer. Sans parler de son soutien étrangement inconditionnel pour un certain aéroport dévastateur qui en a fait tomber plus d’un de l’armoire… Comment peut-elle encore se regarder dans une glace après ça ?
Si j’étais à la place des associations de défense de l’environnement, j’y réfléchirais à deux fois avant de me lancer dans cette conférence qui risque fort de ressembler à ces prétendus « grenelle » sarkozystes, l’hypocrisie en plus. Car cette fois, on ne pourra pas dire que l’on n’a pas été prévenus, et les cocus dans l’histoire ne seront pas seulement les verts. J’entendais ce matin sur France Info l’un d’eux – qui heureusement pour lui n’est pas au gouvernement – ironiser sur la position des socialistes qui en sont encore à l’heure du nucléaire, du concorde et du Minitel. J’y souscris. Définitivement, nous ne sommes pas du même monde. Car quand les intérêts financiers et le conservatisme priment constamment sur la propre survie de l’humanité et son développement harmonieux, il y a du souci à se faire pour le leur. Le mien est ailleurs. Et il est bleu. Comme une orange.
¹ Autre titre possible : PS : Delphine Batho à la (bio) masse. Bon ok, je sors…