Tandis que son très attendu sixième opus, The Master, s’apprête à sortir sur les écrans après moult rebondissements en rapport direct avec le sujet du film: la naissance d’une secte fortement inspirée par la Scientologie, je vous propose de découvrir l’une des toutes premières oeuvres de Paul Thomas Anderson, l’un des rares cinéastes hollywoodiens qui soit aussi et avant tout un très grand scénariste.
S’il n’a signé « que » six longs-métrages depuis le début de sa carrière, au début des années quatre-vingt-dix, Paul Thomas Anderson est sans conteste l’un des auteurs-cinéastes les plus respectés outre-Atlantique. Il s’est fait remarquer dès son second court-métrage, Cigarettes & Coffee (1993), que je vous propose de (re)découvrir aujourd’hui, et avait signé deux longs-métrages cultes, Hard eight (1996) et Boogie nights (1997), avant même d’avoir trente ans.
En 1999, il livre le sublime Magnolia qui lui vaudra notamment l’Ours d’or au Festival de Berlin et trois nominations aux Oscars. Sa carrière est sur orbite. Signant scénarios et images avec le même brio, maniant avec fluidité intrigues aux personnages multiples et récits déstructurés, on compare le jeune cinéaste à Robert Altman, lequel grand maître lui vouait une vive admiration, au point de le choisir comme réalisateur de soutien sur ses derniers tournages. C’est d’ailleurs Paul Thomas Anderson qui achèvera le tournage de The Last Show.
En 2003, PT Anderson réalise Punch drunk love, qui lui vaut le Prix de la Mise en scène à Cannes. Ce film beaucoup moins accessible, qui rompt avec l’univers habituel de son auteur, sera moins bien reçu que ses précédents films. En 2007, il adapte l’ouvrage Oil! d’Upton Sinclair sous le titre There will be blood. Cette magistrale saga, multiprimée, le réconcilie avec le public.
Son sixième opus, The Master, retraçant l’ascension d’un charismatique leader religieux dans les années 50 aux Etats-Unis, dans lequel il dirige l’un de ses acteurs fétiches, Philip Seymour Hoffman, a bien failli ne jamais voir le jour. Il faut dire que le protagoniste n’est pas sans rappeler un certain L. Ron Hubbard, et qu’il ne fait pas bon taper, outre-Atlantique, sur la Scientologie…
En attendant de nous ruer en salles pour le découvrir, je vous propose donc de revenir aux sources de l’univers de Paul Thomas Anderson en visionnant son court-métrage Cigarettes & Coffee:
PS: si vous êtes vous aussi des fans de PTA, allez faire un tour sur le site Cigarettes & Red Vines, very good stuff!
Copyright©Nathalie Lenoir 2012