C’est un musée, un vrai musée, un peu bancal, un peu destroy, revisité par les quatre membres du collectif Gelitin. Comme dans tout musée qui se respecte, il y a des tableaux, une galerie de portraits, des textes sur les murs, des sculptures, des vitrines avec les bijoux de la couronne, des monstres étranges flottant dans des bocaux de formol, même un vase qu’un visiteur a malencontreusement cassé, et aussi un vestiaire, une bibliothèque, des toilettes. Il y a même parfois des performances, du spectacle vivant (mais pas d’enfants des écoles)
Mais les portraits montrent la Joconde, dans tous ses états, ci-dessous, ou bien les artistes, en haut dans un état priapique avancé. Le texte au mur est écrit dans des lettres, disons, organiques (cliquez pour mieux voir). Les sculptures sont en fromage, en caramel ou en PQ. Et tout est à l’avenant.
On commence par rire des farces de ces quatre adolescents attardés, dont les exploits précédents furent de la même veine (sauna rempli d’hommes obèses nus chez Perrottin en 2002, stalactite de pisse et merde gelées à Moscou, lapin géant dans les montagnes du Piémont, etc.). On rit, on se laisse prendre au jeu, on navigue entre irrévérence et scatologie.
Et puis on s’interroge, sur le musée, sur le plaisir qu’on prend à le visiter, sur les oeillères qu’on y porte. Et la tête nous tourne un peu.
C’est à l’ARC, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, jusqu’au 20 Avril.
Photos de l’auteur.