Flexibilité et liberté de licencier : Nouvelle devise du Medef ?

Publié le 30 août 2012 par Slovar
Au Medef, on est pour la liberté de se séparer des salariés et de flexibiliser ceux qui restent. Mais ne vous inquiétez pas puisqu'il paraît que c'est pour éviter d'en mettre toujours plus au chômage.

Globalement si l'on en croît la majorité des média, à l'exception habituelle du Figaro, les dirigeants du Medef ont apprécié la visite de Jean-Marc Ayrault à leurs journées d'été. Néanmoins, ils continuent de réclamer plus de liberté pour flexibiliser le temps de travail ou licencier.
Première à dégainer, Laurence Parisot, nous promet, au cas où le gouvernement ne mettrait pas en place un transfert d'une partie des cotisations sociales des entreprises vers le contribuable et une flexibilité accrue pour tous les salariés que le chômage pourrait augmenter de 20% ! 
On pourrait appeler ça du chantage. En fait s'en est, mais chutt ...
En ce qui concerne les adhérents au Medef, leurs demandes sont assez similaires. On peut trouver une sélection dans un article publié par l'Expansion, dont le témoignage ci-dessous qui est assez symbolique de l'état d'esprit actuel d'un certain patronat
« (...) nous avons un rôle social majeur. Nous travaillons à une génération, ma boite familiale existe depuis trois générations et je travaille à la transmettre à la 4ème. On a besoin de souplesse : la dernière avancée c'est la rupture conventionnelle. On doit pouvoir embaucher et débaucher. Bref qu'on nous laisse notre pognon, qu'on nous donne de la souplesse et qu'on nous laisse faire ! (...) »
Souplesse et laisser faire ? Ben voyons !
Lorsqu'on sait que les ruptures conventionnelles sont tellement à la mode que même Laurent Wauquiez avait commencé à s'en inquiéter et que le : Embaucher et débaucher se traduit dans la majorité des cas par le seul ... débaucher, on est affolé à l'idée de laisser faire !
On peut aussi mesurer la fossé qui est en train de se creuser entre les salariés et certains employeurs. En effet, le salarié varialble unique d'ajustement est en train de devenir un tube patronal !
Et qu'arriverait-il, au cas où un gouvernement cédait à ce genre de revendications des employeurs ?
Hé bien, de 35H00, il serait possible par période de les faire travailler jusqu'à 48H00 les bons mois, et 20H00 ou moins lorsque l'activité ralentit. Au salarié de gérer sa trésorerie comme une entreprise et de se débattre avec sa banque dans les mois creux ! Bien entendu, au cas où l'activité stagnerait, il serait possible de se séparer à moindre coût d'une partie du personnel qui viendrait grossir le nombre des inscrits à Pôle Emploi.
Le Medef aurait tôt fait de hurler à la mort sur le sort de l'UNEDIC et on diminuerait la durée ou le montant de l'indemnisation. Dans le même temps, on obligerait les chômeurs à prendre n'importe quel job à trois euros six centimes, du genre ... mini job allemands. 
Pas engageant direz-vous ?
Certes. Cependant, Laurence Parisot, inventeuse de :  « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » a préféré, au lieu de se lamenter sur le sort des « variables d'ajustement » nous gratifier d'une nouvelle citation : « L'entrepreneur est comme l'albatros de Baudelaire : il se sent empêché, gauche, entravé par des réglementations aux contenus aporétiques »
A méditer ? Non, à oublier, vite ! 
Crédit et copyright photo France Inter