A défaut d’avoir pu voir de nouveaux films, je me suis repassé il y a quelques jours en DVD Never Let Me Go, un de mes gros coups de cœur de 2011, me donnant ainsi l’occasion de lui consacrer une critique. Le film est signé Mark Romanek (d’après le roman de Kazuo Ishiguro) et réunit un trio d’acteurs assez formidable composé de Carey Mulligan, Keira Knightley et Andrew Garfield dans la peau respectivement de Kathy, Ruth et Tommy. Quand ils étaient enfants, Kathy, Ruth et Tommy étaient scolarisés dans une école au demeurant idyllique. Devenus adultes, ils vont devoir se confronter à l’amour très puissant qu’ils se portent mutuellement tout en se préparant à affronter une terrible réalité qui attend de se révéler depuis bien longtemps…
Que dire sur ce film si ce n’est que je l’ai littéralement adoré la première fois que je l’ai vu. Il est vrai que je partais déjà avec un léger a priori positif de part la présence au casting de trois acteurs que j’apprécie beaucoup mais c’était tout de même loin d’être gagné d’avance. Effectivement, le sujet du film était tellement délicat que celui-ci aurait très vite pu sombrer si le traitement n’avait pas été aussi efficace. Car au-delà du casting, la grande force du film réside selon moi dans son traitement qui évite tout jugement ou discours moralisateur sur la question sensible qui entoure les personnages. Le film se contente simplement de raconter l’histoire de ces trois enfants en insistant sur leur façon de vivre et d’évoluer en sachant le tragique destin qui les attend et auquel ils sont préparés depuis leur plus jeune âge. Du coup, l’accent est mis avant tout sur l’émotion qui est présente du début à la fin et soutenue par une superbe BO de Rachel Portman. D’un point de vue technique, il n’y a d’ailleurs pas grand chose à dire tant la mise en scène est soignée et sublimée par la magnifique photographie d’Adam Kimmel.
Au niveau du casting, c’est là aussi un sans faute tant les acteurs sont parfaits dans leur rôle respectif. Keira Knightley tout d’abord qui, même si elle n’a plus rien à prouver, confirme toute l’étendue de son talent malgré un rôle un peu plus en retrait que d’habitude. Andrew Garfield ensuite qui se distingue une nouvelle fois par son aisance dans le registre dramatique. Il était déjà extrêmement touchant dans Boy A et l’est à nouveau ici. Enfin, Carey Mulligan est peut-être celle qui m’a le plus impressionné dans la mesure où elle était un peu moins connue que les deux autres au moment de la sortie de film. Je l’avais bien sûr déjà vue dans d’autres réalisations comme Une Éducation par exemple mais c’est véritablement l’année passée qu’elle a explosé avec trois interprétations de qualité dans Never Let Me Go, Drive et Shame. Qui plus est, les enfants qui interprètent les personnages jeunes au moment où ils sont à Hailsham sont également très bons et la ressemblance avec leurs aînés est frappante. Ce qui est très appréciable car ce sont eux qui portent le film toute la première demi-heure et je suis persuadé qu’il n’aurait pas été aussi bon si les jeunes acteurs n’avaient pas été crédibles.
En définitive, Never Let Me Go est un drame poignant pouvant compter sur une mise en scène délicate et une BO sublime. Tous les acteurs sont extrêmement bons et confirment le grand talent de la génération britannique qui arrive. Un film qui fait assurément partie de mes préférés et que je recommande au plus grand nombre, encore plus si vous appréciez les histoires à la fois belles et tragiques.