Le grand public ne les connaît pas. Dans la vie quotidienne, ils passeraient pour des anonymes. Mais dans l’univers du show de la nuit, ils sont des big stars, de véritables phénomènes des nuits chaudes d’Abidjan. Ils sont Dj, pseudos chanteurs, danseurs, simples boucantiers, managers, producteurs, hommes et femmes d’affaires, bref, des peoples qui animent les nuits dans les bars et night-clubs des bords de la lagune ébrié .Ils ont parfois le chic de voler la vedette aux vedettes connues du public. Champions du ‘’m’as-tu vu’’, leur truc, c’est se faire voir. Et faire voir aux gens tout ce dont ils sont capables : leur capacité à faire mousser le show, la profondeur de leur porte-monnaie, leur arsenal vestimentaire (parmi les plus fous) et autres avatars… Quand ils sont quelque part, le spectacle prend une autre allure, la température monte d’un cran. Avec le temps, «ces célébrités» des nuits d’Abidjan ont fini par acquérir une certaine notoriété dans cet univers. Ici, ils sont adulés, chantés pour leur «gueule» et leur manière de ‘’showfer’’ dans les mouvements ‘’in the night’’. Gros plan sur le visage de quelques noms de noceurs d’Abidjan.
29/08/2012 (14h00)
Youyou Clinton, la n°1 des filles d’Abidjan Youyou, c’est une femme sans complexe. Le genre qui n’a pas du tout froid aux yeux. L’évocation de son nom fait se dresser les hommes et les femmes dans les boites branchées de la capitale. Toujours annoncée en grande pompe par les DJ, Youyou débarque en véritable star. Maman Philomène, la bombe ! Chouchoutée par les chanteuses couper-décaler (elles l’appellent affectueusement «la vieille mère»), Maman Philomène a boosté la carrière de plusieurs artistes féminines. Bon nombre d’entre elles dont Claire Bahi, n’hésitent pas à lui rendre hommage dans leurs chansons. Perçue comme une femme au grand cœur, elle a soutenu et aidé beaucoup d’artistes ivoiriens ainsi que des Dj de la place. Elle a fait ses premiers pas, dans le monde de la nuit, en tant que manager de boîte du côté de Yop, au Café Cacao, puis au New Morning avant d’ouvrir son propre business, une grande Cave à Yopougon. Papa Fololo, le toqué des pistes ! Lui, c’est un fou. Un déménageur des nuits. «Il n’est pas normal», s’écrient souvent ses admirateurs et le public des boîtes admiratif devant ses jeux de scène. Timémé Larvis (de son vrai nom), chanteur ivoirien d’origine congolaise, est un artiste hors norme. Abonné aux prestations spectaculaires, il n’hésite pas à se dévêtir sur les pistes et à faire parfois du «dédja» pour le grand plaisir de ses fans. «J’aime choquer, les Ivoiriens aiment le spectacle, il faut leur donner du plaisir», dit-il. Le concepteur de la danse «tchoumakaya» est une véritable bête de scène. Le Gros Bedel, Plus de 17 ans qu’il officie dans la nuit abidjanaise. Quand il interrompt (très tôt) ses études, il prend en main le groupe musical ivoirien ’’Force One’’, en tant que manager. Epaulé par un ancien du milieu, Affouchi Magloire, Bedel trace sa voix dans la nuit. Le Palermo, La 13e avenue, Voici Venise, Escalator, le Ice, puis le New Ice sont les établissements qui vont accueillir ce faiseur de soirées. Il est le concepteur de l’une des soirées phares de la nuit abidjanaise : «Le Jour du marché». Une soirée qui l’aura surtout fait connaitre par les noceurs et aussi par les artistes dont Arafat qui lui attribuera le nom Gros Bedel. Maman Ministre ou Maman Eto’o Elle s’est fait un nom dans le show-biz en créant le tout premier fan club Samuel Eto’o Fils en Côte d’Ivoire. Grande admiratrice de l’international camerounais, elle gère le centre de foot du joueur. Maman Eto’o devenue entre temps Maman ministre, s’est lancée également dans la musique en enregistrant les chansons «Jeter les Pacotilles» et «Désolé». Shola Sticker, la Boucantière Glamour et très sexy, elle se réclame boucantière. Toujours très tendance, sape et boucan. Voilà ce qui la caractérise lors de ses escapades nocturnes. Shola Gabanna au départ, on l’appelle aujourd’hui Shola Sticker, car elle estime qu’elle est la go la plus stickée et la plus in de la capitale. Petite culotte sexy, et jean-déchirage, la Shola Sticker aime allumer les hommes. Ange Faro, On l’appelle Monsieur Soirée. C’est un faroteur ! Le phénomène Ange Faro fait fort dans la nuit. Véritable ’’ambianceur’’, il fait monter le mercure par ses show époustouflants en boîte. Car la danse, c’est son truc. Il suscite curiosité et admiration rien que par son look dévastateur et une sacrée gueule de rock star qu’il promène tous les soirs dans les bars à travers les shows. En une seule nuit, Ange Faro ou Monsieur Soirée apparait dans plusieurs points show et met le maximum d’ambiance avant de s’éclipser. Un vrai tapageur celui-là. Dans la nuit, du côté de Marcory, aux Mille Maquis et au Centre Commercial, il ne laisse personne indifférent. Avec sa grosse moto jaune sur laquelle il a inscrit son surnom : l’homme de la «rangoucité» s’offre en spectacle dans les rues. Avec sa coiffure qui «dja» et son style vestimentaire bien particulier, l’ancien Blackis (vendeur de téléphones portable) à Treichville, parachuté dans le show-biz, veut marquer son passage dans le milieu. «Je ne suis pas un bouffon, j’aime surtout marquer ma présence».Auteur du concept «laver-laver», 1er Ministre a, à son actif, plusieurs beat spots publicitaires où il ne chante rien que les noms des nouveaux boucantiers en quête de «points». C’est l’un des maîtres atalaku dans la nuit. Dans ses chansons «Reconnaissance acte 1 et 2», «Rien à changer», «Respect», il chante et rend hommage aux jeunes boucantiers de la place qui sont pour la plupart ses fans Il a acquis sa notoriété dans la nuit en faisant l’éloge (à outrance) des frimeurs et autres friqués du monde du show nocturne. Partout où il est en prestation, les boucantiers investissent les lieux pour le soutenir. Il est devenu ainsi l’un des Dj providentiels des noceurs.. Il met la joie dans leur cœur en chantant leur nom. «C’est une joie pour tous ces jeunes d’entendre leurs noms dans mes chansons. Et ils me le rendent bien en retour. Dans la vie, ce sont deux mains qui se lavent», se réjouit-il. Il se considère comme le colonel du couper-décaler. On le surnomme “colonel Kazembé”. Dans ses prestations, il aime arborer les tenues des officiers de l’armée.«C’est une manière pour moi de magnifier ce corps militaire dans la nuit». Poulain du général Kocoumbré (Abou Nidal), Lova Lova fait partie de la vague de boucantiers très «pointinini» de la place. Auteur de la chanson «Esquivation Okoliguissa», le colonel de la musique ivoirienne adore la frime à outrance. Ses tenues vestimentaires extravagantes et très près du corps font de lui un boucantier hors norme. Et il est devenu très populaire dans la nuit à travers les points show où il suscite la curiosité et pousse parfois au rire. «C’est cette façon de se produire et faire le malin sauvagement que le président Douk Saga a toujours voulu pour le couper-décaler», fait-il remarquer. |