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Pour ceux qui doutaient encore des méfaits du libéralisme, et le confondraient dans leur naïveté coupable avec la notion de liberté (« celle pour le loup de manger toutes les poules… » ?), je livre aujourd’hui à votre analyse cette anecdote qui à mes yeux n’en est pas une. Un cas d’espèce, plutôt, bien concret et pragmatique, qui jette une autre lumière sur les activités coupables de multinationales âpres au gain comme Monsanto. Ne se livre-t-elle pas à la même logique dangereuse : le brevetage du vivant ? Je veux parler ici de la mésaventure judiciaire qui vient d’arriver à l’Association Kokopelli.
Pour reprendre ses propres termes,« Kokopelli est une association à but non lucratif, fondée en 1999 par Dominique et Sofy Guillet, et qui a pris le relais de Terre de Semences et du Jardin Botanique de la Mhotte fondés, dans l’Allier, respectivement en 1992 et en 1994.Les militants de l’association œuvrent pour la Libération de la Semence et de l’Humus et la Protection de la Biodiversité alimentaire, en rassemblant tous ceux et toutes celles qui souhaitent préserver le droit de semer librement des semences potagères et céréalières, de variétés anciennes ou modernes… ». Comme vous pouvez le constater, le but est donc louable, la vocation participe de l’intérêt collectif, puisqu’il s’agit de la préservation du patrimoine végétal de notre commune humanité. L’Association exporte d’ailleurs les semences produites par son réseau d’adhérents dans les pays du Tiers Monde, afin de contribuer à leur développement, puisque ceux-ci ne pourraient pas acheter ces mêmes semences de variété commerciale aux prix du marché. Plusieurs entreprises qui commercialisent des semences voient d’un mauvais œil les activités de cette association. Normal, il y a très clairement conflit d’intérêt. Kokopelli ne compte donc plus ses procès. On se référera pour en connaître le détail à cet intéressant article de wikipédia. (Puisse cette encyclopédie participative exister encore longtemps, et ne pas être elle aussi mangée par cette néfaste logique ultra- libérale…). Dernier exemple en date, celui de l’entreprise Graines Baumaux, qui a réussi à faire condamner Kokopelli par le Tribunal de Grande Instance de Nancy et la Cour de Justice de l’Union Européenne, pour « concurrence déloyale ». Entre parenthèses, il serait utile, peut-être, là aussi, que la justice parvienne à distinguer, dans le droit pur, la nuance existant entre structures productrices, selon qu’il s ‘agisse d’une association à but non lucratif et d’une structure commerciale. je dis ça, je dis rien… Mais cela me semble également significatif d’une certaine conception sociétale qui place le profit au dessus de toute autre considération.
René Balme, Maire de Grigny (front de gauche), vient d’envoyer une lettre à François Hollande et à plusieurs députés et sénateurs pour leur demander d’intercéder en faveur de l’action de Kokopelli. L’occasion de faire la lumière et de provoquer du débat – utile et nécessaire, vraiment – sur cet intéressant dossier. Dans ce domaine là aussi, la guerre contre le libéralisme est en marche. La suite au prochain épisode…