Par Jacques Henry
Date de publication française : 2012 (Calmann-Lévy)
Genre : polar urbain
Personnages principaux : Jack Reacher, baroudeur retraité
J’entre dans le dernier Lee Child comme on enfile de vieilles pantoufles confortables: sans surprise, mais avec plaisir.
Reacher, cette fois, ne traîne pas dans les bleds perdus du Wisconsin ou de l’Iowa. C’est à New York que se situe cette intrigue, à mi-chemin entre le polar bon teint et le roman d’espionnage. Il est en effet question d’Al-Qaida et de terroristes afghanes en maraude à New York. Le roman démarre d’ailleurs en coup de canon: dans un wagon de métro, Reacher repère une femme à l’allure suspecte, qui présente tous les signes d’une terroriste transformée en bombe ambulante. Mais lorsqu’il s’approche, elle sort un pistolet de son sac et se suicide. Les rares autres passagers se dispersent dans la nature (on verra plus tard qu’ils avaient de bonnes raisons de le faire) et Reacher se retrouve seul avec la police à essayer de comprendre ce qui s’est passé. Les choses se compliquent quand de mystérieux inconnus se lancent aux trousses de Reacher, convaincus que la femme lui a transmis une information cruciale.
L’originalité de ce roman, par opposition aux autres Reacher, c’est qu’il est écrit pour la première fois à la première personne. Comme Reacher est le narrateur, on a enfin accès à toutes les pensées, hypothèses, détections et déductions du baroudeur taciturne et solitaire, qui est habituellement décrit de l’extérieur. On sait enfin comment fonctionne ce héros atypique, doté d’un sens de l’observation hors du commun, de connaissances techniques impressionnantes et d’une maîtrise remarquable des techniques de combat rapproché. Child a sans doute fait des recherches approfondies pour être si bien documenté. On frise parfois la longueur, mais une lecture à vitesse variable dispose de cet inconvénient lorsque nécessaire.
Pour le reste, on retrouve les ingrédient habituels des romans de Child. Une intrigue relativement simple et sans surprise mais cohérente, des descriptions très vivantes du décor (ici, New York), des bagarres dont il sort toujours vainqueur, évidemment et même la baise habituelle d’un soir avec l’une des protagonistes. Lecture non mémorable, mais assurément plaisante.
Ma note : 4 / 5