En 1911, quand a lieu cette histoire, Saru Argentu, dit Tararà, est un pauvre paysan sicilien qui passe ses journées à travailler pour les autres dans leurs champs.
Le voici dans la cage de la salle des assises de Sicile où sont enfermés les prévenus. Il a tué sa jeune femme d'un coup de hache sur la tête, en présence de tout le village.
C'est dans une odeur pestilentielle d'étable et de sueur que se déroulent les débats.
La salle où se serrent les habitants du village est hilare la plupart du temps, en réaction aux réponses de l'accusé qui raconte posément sa vérité malgré son avocat commis d'office qui cherche à l'empêcher de parler car plus il s'explique, plus il s'enfonce.
Tout le monde savait, et Tararà aussi, que sa femme le trompait avec le seigneur du coin qui lui rendait de fréquentes visites dans sa misérable masure mais l'honneur était sauf puisque "Messieurs les jurés, la chose restait tacite et personne donc ne pouvait me soutenir en face que je le savais." Toute la faute pour lui vient de la femme du chevalier Fiorica, venue faire un scandale devant chez lui, au vu et au su de tous!
"- C'est la vérité, Monsieur le Président!
- Ah, le crétin, cria un vieux paysan au fond de la salle!"
En vertu de cette vérité, si naïvement confessée, quel fut le sort de Tararà, à votre avis?
Un recueil de récits très savoureux, petits faits vrais de la vie ordinaire, à l'aube du XXe siècle, dans une île de toute beauté, encore rurale et protégée. Pirandello est vraiment l'auteur italien à lire!Nouvelles pour une année, La vérité, de Luigi Pirandello (Gallimard, Folio, bilingue, traduit par Georges Piroué, 1990)
Poète, romancier et dramaturge, Pirandello est né en Sicile, près d'Agrigente, le 28 juin 1867, durant une épidémie de choléra. Il est mort à Rome le 10 décembre 1936. Son œuvre a été récompensée du Prix Nobel de littérature en 1934.
Maison natale de Pirandello, à Caos, près d'Agrigente, en Sicile. (photo prise sur le Net)