Cette exposition, c'est des centaines de lettres, de dessins et de témoignages d'enfants avec leur mots, leur courage et leur naïveté...
Des récits de petits anges bourrés de fautes d'orthographe qui dans d'autres conditions t'arracherais un sourire, sauf que dans cet endroit confiné face à ces messages d'amour désespérés, le visage se crispe et le noeud qui coule dans ta gorge t'empêche le moindre mouvement.
Pour être honnête avec toi, je n'ai pas pu faire l'intégralité de l'expo. Je m'y étais rendue seule, et devant cette minuscule robe, les barrières ont cédées. J'ai senti les yeux me piquer et j'ai eu beau me mordre l'intérieur des joues à sang, je n'ai pas réussi à contenir un trop plein d'émotion et je me suis donc précipitée vers la sortie... Assise sur le petit muret à reprendre mes esprits, un homme à l'aube de la cinquantaine s'est approchée et m'a tendu un mouchoir en papier. Je me suis excusée d'être dans cet état et lui s'est excusé de me faire me sentir obligé de m'excuser, ce qui a eu l'effet de me faire sourire. Devant mon état désastreux, il m'a questionné sur mon histoire personnelle face à cette période, je lui en ai raconté quelques bribes et lui, la sienne, beaucoup plus tragique d'ailleurs.
On était là comme deux ronds de flans, deux parfaits inconnus qui viennent en une trentaine de minutes de se raconter des choses tellement intime, alors je me suis présentée et lui aussi. Pour l'aider à conserver son anonymat, je vais donc l'appeler par son prénom (chose que je ne me suis absolument pas permise face à lui), Monsieur Paul est un professeur d'université. Un professeur en Histoire plus précisément et après m'avoir demandé si j'avais des obligations pour la fin de cette après-midi, m'a proposé une chouette balade dans les rues de la capitale, en l'agrémentant deçi-delà de quelques anecdotes...
La quatrième photo au dessus, c'est la cour de l'Hotel de Beauvais, rue François Mirron qui abrite aujourd'hui La Cour Administrative d'Appel de Paris et s'il appartient à l'Etat, c'est justement parce qu'il a été racheté 200 000 francs à la famille Simon en 1943 lors des spoliations faites aux familles juives à cette époque.A la libération, il deviendra un immeuble de logements locatifs regit sous la fameuse loi de 1948 et le restera jusqu'au milieu des années 80.
Bien avant ça, Mozart alors âgé de 7 ans y habita durant 5 mois lors de se première visite à Paris...
Les deux photos sont celles de l'impasse des Arbalétriers, dans le marais. Une des plus anciennes voies de la capitale, puisqu'au moyen-âge elle était l'entrée secondaire de l'hôtel Barbette, résidence de la Reine Isabeau de Bavière. A l'époque, il s'agissait d'une allée qui menait à un champs où s'entrainaient les arbalétriers.
Ce serait sur ce lieu que Louis d'Orléans, frère du roi Charles VI, fut assassiné par les hommes de main de Jean Sans Peur alors qu'il rendait visite à la reine Isabeau, cet évènement aurait relancé la guerre de 100 ans...
En 1882, alors que l'on démolit l'hôtel d'Effiat, un coup de pioche buta sur un vase de cuivre contenant des pièces d'or pour un montant estimé à 7882 livres, la rue hérita naturellement de l'appellation "rue du trésor" et devint une impasse qui était fermée par une fontaine pour rappeler que l'hôtel d'Effiat se dressait là, il y a une porte percé sur le coté de l'impasse et qui, quand tu as la chance qu'elle soit ouverte ouvre sur la rue des Ecouffes.
Ce fut une très belle journée, finalement...
L'exposition sur la rafle du Vél d'Hiv se tient à l'Hôtel de Ville de Paris, l'entrée est gratuite et elle se tient jusque mi octobre.