Délit d’initié ? Notre devoir est de vous en faire profiter…
Par Thibault Doidy de Kerguelen.
Néanmoins, ce n’est pas de cela dont je vous parlerai dans cet article. Non, j’ai l’intention d’attirer votre attention sur la deuxième phrase de la colonne de droite de la troisième page: « Par ailleurs, on enregistre un déplacement inhabituel d’œuvres d’art notamment vers la Suisse, d’une valeur proche de 300 millions d’euros. »
Juste une petite phrase, comme cela, entre la bagagerie et la pharmacie… Une petite phrase qui peut être sujette à bien des interprétations. Certains y verront la confirmation que les départs s’accélèrent et que le patrimoine transférable et négociable prend les devants. D’autres évoqueront tel ou tel potentat africain qui, voyant la jurisprudence évoluer, se mettrait tout à coup à exfiltrer les biens que l’administration française, prise d’une frénésie de blanchitude, serait susceptible de saisir, d’autres vous évoqueront les conséquences de la modification de la convention franco-suisse sur les successions.
Et si c’était tout autre chose ? Et si, nous étions tout bonnement en face d’un bon gros délit d’initié ? Notre ministre Cahuzac n’a-t-il pas annoncé qu’il menait une réflexion sur la redéfinition des contours de l’assiette de l’ISF, évoquant l’intégration de tout ou partie des biens professionnels, les pactes Dutreil, les impatriés (faut dire qu’ils ne risquent pas d’être très nombreux dans les années qui viennent), l’abattement de 30% sur la résidence principale, évoquant la réduction de la déduction accordée dans le cadre de l’investissement dans les PME (tiens, encore une mesure qui va favoriser la relance et la création d’entreprises, donc d’emplois…), la réduction pour enfants à charge et évoquant enfin... la prise en compte des œuvres d’art, dont nous savons tous dans quelles conditions et sous quelles amicales pressions elles furent exclues ? Après tout, la réintégration de ces œuvres dans l’assiette de calcul de l’ISF ne soulèverait certainement pas la colère populaire. Il n’est donc pas impossible que quelques « collectionneurs » bien informés soient en train de mettre leurs œuvres à l’abri… Pas sûr, mais possible.
En tous cas, il n’y a pas que les riches, les entrepreneurs, les jeunes diplômés qui quittent la France, les œuvres d’art semblent aussi bien décidées aussi à se faire… la malle !
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