En rajoutant un « poquito » de « negro » ici et un chouilla de marron sur les plis disgracieux du vêtement d’une représentation du Christ fait homo (« ecce homo ») par Elias Garcia Martinez dans l’église de Borja (Espagne), Cecilia Giménez, artiste autodidacte de 80 ans, a déclenché une des ces révolutions dont l’Art Contemporain a le secret.
Encore lucide, l’Artiste est consciente de la déflagration intellectuelle qu’elle a provoquée dans le milieu culturel rural espagnol autant qu’aux « Guggenheim » de Bilbao et sa filiale New Yorkaise. Préférant dédier son temps libre à la contemplation du prêtre et la culture de cannabis, elle jette un œil amusé et rougeoyant sur les débats que son œuvre a créé.
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« Christ pleurant car il n’y a plus de Mac Morning », Peinture sur bois , Eglise de Borja
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"> - Restauration rapide
« Christ pleurant car il n’y a plus de Mac Morning », Peinture sur bois , Eglise de Borja
L’œuvre -sobrement baptisée « Restauration rapide »- exploite la technique du « brouillon torché » qui repose sur une utilisation massive de white spirit facilitant l’harmonisation des couleurs dans la gamme des verts/marrons. De plus ce produit est disponible en grosses quantités et n’est pas très cher (méga promo en ce moment au Castorama de la Place de Clichy, demandez Thierry).
Chez les critiques d’Art, c’est l’effervescence. Certains voient dans "Restauration rapide"une œuvre fondatrice à l’image du célèbre urinoir de Duchamp. D’autres rappellent ingénument que toute révolutionnaire que soit l’œuvre, il est hors de question de « laisser une merde pareille dans la iglesia ».
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« J’emmerde la ligne claire : évocation masturbatoire de J. Aniston », Kevin A., Lycée L. Aragon, fusain sur nappe de cantine
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« J’emmerde la ligne claire : évocation masturbatoire de J. Aniston », Kevin A., Lycée L. Aragon, fusain sur nappe de cantine
La caractérisation de l’œuvre -qui échappe à toute iconographie formelle- est elle-même sujette à débat. Quelques uns y voient une « performance » entrant en « communion avec leurs parties intimes » [1] (Maurice P., bar de la Mairie). Ils rappellent fort à propos que si Picasso lui même affirmait qu’un « tableau est une somme de destruction », il pouvait tout aussi bien vouloir casser les couilles du public à dessein (Picasso était aussi un maître du dessein). D’autres évoquent une redéfinition du concept du « ready made » -cher à Duchamp- en « dirty made » qui « vide grave les tripes » (Pierrot M., bar de la Mairie, 2 h plus tard).
Au cours d’une interview petit-déjeuner exceptionnellement accordée à Brave Patrie, l’Artiste nous a longuement décrit toute la puissance évocatrice de ce tableau : « l’image d’un Christ à la crinière audacieuse (que l’on imaginerait tout à fait sur une boîte de céréales) répond à la vision délétère d’un Dieu craquelant qui aurait fait son temps (comme les biscottes) ».
- « Jeu des 42923 différences : one day I’ll marry you », Jessica-Kevina (9 ans), don du Service des lecteurs de Gala, HB n°2 sur Canson">
« Jeu des 42923 différences : one day I’ll marry you », Jessica-Kevina (9 ans), don du Service des lecteurs de Gala, HB n°2 sur Canson
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« Jeu des 42923 différences : one day I’ll marry you », Jessica-Kevina (9 ans), don du Service des lecteurs de Gala, HB n°2 sur Canson
Pour appréhender son œuvre, en sus de la consommation de tisane à base de bambalachacha [2], l’Artiste a postulé le concept de « déconstruisme » qui repose sur la « deconstrucción para la reconstrucción ».
A l’image de la politique économique, le déconstruisme s’énonce en lui-même puisqu’il s’adresse à tous ( le « décons » de déconstruisme), en offrant une vision limpide (« truisme ») même s’il n’est pas franchement kacher ni hallal (« trui »).
Si l’on en juge par le succès foudroyant de l’œuvre sur le internet et par l’adoption quasi instantanée d’un formalisme graphique que les enfants en bas âge ont déjà massivement adopté (cf. les travaux de Kevin A. ou Jessica-Kevina présentés ci-contre), il y a fort à parier que le « déconstruisme » est promis à un bel avenir conceptuel.
Notes
[1] que l’on appelle en Hispanie du même nom que notre collaborateur Monsieur Corones
[2] une herbe qui pousse « habituellement à l’intérieur des oreilles du côté des nuages » d’après l’Artiste