41 - Haute surveillance (2ème partie)

Publié le 26 mars 2008 par Theophile

    - Bonjour Myriam
    - Bonjour.

Silence. Ma mère ne le quitte pas des yeux. C'est lui qui regarde ses chaussures.

    - Tu vas bien ?
    - Oui.

Silence. Il relève la tête. Ses bras sont toujours croisés, une de ses mains à l'intérieur de son blouson.

    - Comment vont les enfants ?
    - Ils sont perturbés.
    - Oui...

Silence.

    - C'est toi les appels téléphoniques ?
    - ...
    - C'est toi les appels téléphoniques ?
    - Je ne voulais pas parler à tes parents. Je n'ai pas de problème avec tes parents. Ce ne sont pas tes parents qui m'ont quitté !
    - Les enfants ont peur, tu comprends.
    - Mais pourquoi ?
(Une grimace merveilleuse se dessine alors sur son visage convulsé et rougi par l'étranglement de ses larmes.)
    - J'ai pris un avocat.
    - Myriam, on peut, peut-être...
    - Divorcer.
..

Il a un mouvement vers elle.

    - Ne m'approche-pas...
   
- Laisse-moi te prendre dans mes bras...
   
- Jean-Marc...
   
- Je t'aime...

    - Non.

Il revient s'adosser contre la voiture. Un long temps pendant lequel il se recompose, les yeux fixés sur la pointe de ses chaussures.

    - Je veux voir les enfants...
    - Je ne suis pas sûr que c'est une bonne idée... Ils sont encore très fragiles.
    - S'il te plaît...
    - Toi... S'il te plaît... Arrête de ne penser uniquement qu'à toi. Je te dis que les enfants sont perturbés, qu'ils ont peur. Ils souffrent... Tu es violent. Tu nous a frappé dessus. Ils te craignent... Ils ont peur... Alors attends un peu. Aujourd'hui, il est mieux pour eux qu'ils ne te voient pas !

Un long temps pendant lequel il se recompose, les yeux fixés sur la pointe de ses chaussures.

    - Je suis chez mes parents. Jusqu'à mercredi. J'ai pris des jours. Je peux revenir demain.
    - Je ne suis pas certaine...

C'est alors que ces yeux persans et sa voix glaciale ressurgissent. Radicalité.

    - Myriam. Ce sont aussi mes enfants. J'ai le droit de les voir.

Silence.

    - Ce sera ici. Sur le trottoir. Devant chez mes parents. Et en ma présence.
    - Si cela peut te faire plaisir.

Il remonte dans le véhicule calmement et part.
Ma mère revient à l'intérieur de la maison.
Quand elle passe la porte, elle nous trouve tous les quatre, mes grands-parents, ma soeur et moi, qui attendons le récit de ce qui s'est dit...

    - Alors ?
    - Il est à Saint-Velin chez ses parents. Jusqu'à mercredi. Ca me laisse le temps.

Elle saisit le téléphone.

    - Sylvia. C'est moi... C'est pour ce soir.



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