Sous les ors des salons de la belle et très officielle résidence préfectorale de la rue Vital Carles, il s'agissait surtout d'établir un premier contact plus que de rentrer dans le vif des sujets. En deux jours de présence, le nouveau représentant de l'Etat en région Aquitaine (et préfet de Gironde) n'a pas la prétention de connaître les dossiers en profondeur ni d'être en mesure de donner des avis tranchés.
"Je suis ravi d'arriver dans une région si dynamique et pleine d'avenir", déclare t-il d'emblée. S'il n'a jamais occupé de fonction en Aquitaine, Michel Delpuech, né dans le Cantal il y a 59 ans, a un CV bien rempli dans la préfectorale. Entre autres fonctions, il fut sous-préfet du Lot, de Cognac, de Bethune, préfet des Hauts de Seine, de Corse puis de Picardie (où il a eu à gérer, juste avant de venir en Gironde, l'épisode des violences urbaines d'Amiens), fut en poste à la préfecture de Police de Paris et directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie au Ministère de l'Intérieur en 2007, avant d'être nommé à Bordeaux par un gouvernement de gauche. Peut-on, comme ce fut le cas pour d'autres préfets, lui attribuer des proximités sur le plan politique ? "Je ne suis l'homme de personne", affirme l'intéressé, qui explique avoir été amené à travailler avec des personnalités de droite comme de gauche sans y trouver à redire. "Je suis le serviteur de la République, et j'essaye de le faire modestement".
Comme pour chaque prise de fonction, Michel Delpuech a trouvé sur son nouveau bureau une haute pile de dossiers sur lesquels l'Etat est amené à intervenir, trancher, arbitrer... Il en a déjà étudié plusieurs : la question des noyades dans la Garonne, celle du chômage ou de l'accueil des étrangers par les services de la préfecture ("c'est une question sensible, sur laquelle nous devons faire des progrès"). Sur le dossier des noyades, Michel Delpuech souhaite réunir avant la fin du mois la commission des soirées festives mise en place au printemps, afin d'écouter ses préconisations en matière de prévention. Il souhaite également "tout faire pour pérenniser" les moyens nautiques qui ont été déployés pour la surveillance du fleuve. Enfin, il étudiera et "fera l'évaluation" des diverses mesures administratives qui ont été prises, comme l'arrêté contesté sur les horaires de fermeture des épiceries.
SL