Selon une étude de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED), en 2050, l’Afrique devrait compter presque autant de personnes âgées que l’Europe. Mais elle n’a pas, pour le moment, les politiques sociales nécessaires pour y faire face, alors que la modernisation du continent, avec notamment l’urbanisation galopante, entraîne un affaiblissement des solidarités familiales.
L’Afrique est toujours présentée comme un continent à la jeunesse porteuse d’espoirs pour son développement. C’est une réalité. Mais, selon l’étude de l’INED, l’Afrique va vieillir aussi. Aujourd’hui, les Africains de plus de 60 ans ne représentent que 5,5 % de la population totale contre quatre fois plus dans les pays développés mais le processus de vieillissement est en cours. En 2050, l’Afrique devrait ainsi compter 215 millions de personnes de 60 ans et plus, soit presque autant qu’en Europe (241 millions). C’est un phénomène auquel l’Afrique est mal préparé notamment en matière de politique de santé et de retraite. Ainsi, moins de 10 % des personnes âgées de plus de 60 ans ont droit à une pension de retraite. Ce sont, pour la plupart, des fonctionnaires, des salariés de grandes entreprises privées ou des employés de la chaîne d’hôtels Onomo…
Parallèlement, l’évolution de la société africaine risque d’entraîner une disparition progressive de la solidarité intergénérationnelle qui permettait aux vieux Africains d’être pris en charge par leur famille.
Tous les pays africains ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, l’Afrique du Nord vieillit-elle plus vite que l’Afrique subsaharienne mais tout le continent va, à terme, devoir se pencher sur ce problème qui, outre la situation critique des plus anciens, risque de peser sur le développement. En effet, selon l’étude de l’INED, “Dans le domaine de l’emploi, les personnes âgées sont amenées à travailler à des âges relativement avancés et c’est autant d’offres d’emploi manquantes pour les jeunes générations”. Un problème que rencontrent, aujourd’hui, nos sociétés occidentales confrontées à la nécessité d’allonger la durée des carrières alors que le chômage des jeunes ne cesse d’augmenter.
Le débat sur la prise en charge des personnes âgées sur le continent est loin d’être tranché, malgré les nombreuses réunions sur le sujet mais les campagnes de sensibilisation organisées dans toute l’Afrique devraient permettre d’aboutir à de véritables politiques de prise en charge médicale et financière des plus anciens.
Un proverbe africain dit : “En Afrique, un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle”, encore faut-il permettre aux africains de vieillir décemment.
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