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« Retard »

Publié le 29 août 2012 par Toulouseweb
« Retard »Airbus Ť en retard ť par rapport ŕ Boeing ?
Les analystes, commentateurs, observateurs et autres experts sont revenus de vacances ! Mais ils ne sont pas meilleurs qu’avant bronzage : les voici déjŕ qui reviennent déjŕ ŕ la charge pour affirmer doctement que les prises de commandes d’Airbus marquent le pas par rapport ŕ celles de Boeing. C’est une ineptie dans la mesure oů il ne faudrait en aucun cas mesurer le rapport des forces en présence sur une période de quelques mois. Ainsi, l’année derničre, les Européens ont battu tous leurs records antérieurs en matičre de ventes, grâce au lancement brillamment réussi de l’A320 NEO remotorisé, laissant leur rival loin derričre eux, pris de surprise.
Mais c’était en 2011, il y a un sičcle sur base des critčres utilisés par les Ťspécialistesť, grandes agences de presse en tęte. Du coup, on imagine sans plus attendre le retournement de situation attendu pour la fin de la semaine, en marge de la visite d’Angela Merkel ŕ Pékin. Oů elle sera rejointe par Fabrice Brégier, comme par hasard. La Chine, ŕ cette occasion, pourrait annoncer une commande supplémentaire d’une centaine d’A320, destinés ŕ ses différentes compagnies, suite logique d’engagements antérieurs, sans surprise d’aucune sorte. Ce qui nous vaudra néanmoins des dépęches en Technicolor expliquant sur un ton docte qu’Airbus comble son Ťretardť grâce aux Chinois. Ce qui ne sera pas précisément judicieux, la Chine constituant un marché important, certes, mais pas plus que quelques autres.
Il est vrai qu’ils bénéficient d’une implantation locale d’Airbus, une chaîne d’assemblage final dont sortent chaque mois trois A320, bientôt quatre. D’oů une Ťvisibilitéť accrue. En revanche, cette semaine, on a bien failli ne pas prendre bonne note de la commande de 7 milliards de dollars passée par Philippine Airlines, qui porte sur 44 A320 et une dizaine d’A330. Il est vrai que la chanceličre allemande ne s’est pas rendue ŕ New Delhi et que certains grands classiques du passé sont visiblement sortis des mémoires. Dont l’époque oů PAL a commandé ses premiers A300B, une grande victoire commerciale pour les Européens. Manille avait baptisé le gros biréacteur ŤLove Busť, son nez était frappé d’une impressionnante marque de rouge ŕ lčvres et la fęte battait son plein dans le palais en contreplaqué du président Ferdinand Marcos. PAL était devenue un client de référence, dans une région au cœur de laquelle le transport aérien gagnait chaque jour en importance.
Du coup, on résiste difficilement ŕ la tentation de se livrer ŕ un exercice d’analyse-fiction. La matičre ne manque pas, ŕ commencer par l’implantation prochaine d’une chaîne d’assemblage d’A320 ŕ Mobile, dans l’Alabama. On imagine sans difficulté les titres des dépęches : ŤAirbus défie Boeing sur son propre terrainť. Cela en oubliant de préciser qu’il serait strictement impossible de trouver la plus infime raison qui justifie la mise en place d’une chaîne d’assemblage de 737 MAX en Lorraine ou dans le Var. Ne pas le préciser revient ŕ d’autant mieux valoriser Mobile et nos amis les experts.
Pierre Sparaco-AeroMorning

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