2e CONGRÈS MONDIAL
D'ÉCOLOGIE SONORE
LE RÉSEAU SON ÉCOUTE
Jean-Yves Monfort, Guy -Noël Ollivier
Suite à la cessation de l'appel à projets "Environnement sonore » dirigé durant 5 années par la Fondation de France, cette dernière a eu la volonté de prolonger cette action avec notamment les différentes équipes ou primées. Après différentes rencontres destinée à la fois au bilan des actions et à réfléchir à des formes de prolongement préalables, la constitution du réseau a été entérinée.
Ce réseau n'est pas exclusivement destiné aux seuls candidats retenus par la Fondation de France, mais aussi à des acteurs ayant une action significative dans différents domaines de l'environnement sonore.
Quelques pistes d'actions ont été envisagées pour faire vivre le réseau Son Écoute nom adopté à la dernière réunion nantaise, parmi lesquelles :
Recherches-action (méthodologie globale)
Écoute et captation sonore des territoires
Restitution; outils aménagements, temporalités
Pédagogies, outils et méthodes
Créations artistiques et environnement
Un forum sur inscription a été mis en place pour la circulation des informations auprès des membres.
La localisation géographique des participants présente une grande dispersion sur le territoires, ce qui favorise l'émergence de projets tout à la fois communs, mais développés en tenant compte des différences et spécificités locales.
Différents projets (valorisation des lieux, des parlers locaux, plan d'éducation à l'écoute, radios, formation, veille/reportage, ressources documentaires, clubs sons, observatoire des paysages partagés, sonothèques...) ont ainsi été discutés avec l'objectif d'en faire émerger concrètement quelques uns.
Quelques projets fédérateurs
Les club-sons, avec lesquels il convient de casser la vision de rencontres réservée à des spécialistes pour toucher plutôt un public large, à l'image des clubs photos. Il faut trouver et convoquer les personnes ressources pour alimenter ces clubs, dénicher les bonnes compétences (documentaires radio, artistes), se constituer un répertoire de personnes mobilisables pour des actions spécifiques. Les thématiques d'actions sont libres pour chaque club et peuvent être très larges. On peut par exemple impliquer les territoires par des information/prévention aux pratiques à risque, ou travailler sur la constitution d'inventaires sonores territoriaux.
Il est nécessaire pour alimenter et enrichir les différents clubs et le réseau lui-même d'échanger des pratiques te résultats, à l'instar des expositions photos.
On favorisera, dans un même esprit d'échange, des écoutes collectives.
- Constitution de sonothèques pour mémoriser et classer des enregistrements, effectuer des recherches sur ce qui s'est fait, dresser un état des lieux de l'existant, archiver les fonds sonores, rationaliser les classements, créer des documents sonores écoutables et restituables. On y étudiera de nouveaux outils et des situations de restitutions inédites.
Exemple, proposition de Siestes sonores avec des formats 20 minutes (préconisées pour les siestes).
Ces siestes pourraient investir lieux calmes, intérieurs ou extérieurs, équipés de transats. On pourrait imaginer des Installations en salle d'attente, lors de voyages...
Recherche : Mettre en place un travail avec des laboratoires de recherche, comme par exemple avec la ville de Vannes autour du laboratoire de la photographie du paysage. Il s'agit dans ce cas de croiser le visuel et le sonore, en envisageant les correspondances possibles du son à de l'images, avec les passerelles envisageables et les limites de ces rapprochements.
C'est ici l'occasion de confronter et des protocoles existants pour mettre en place un projet d'observatoire des paysages sonores (méthodologie Perséphone, Aciréne). Des clubs-sons, en complément de l'action de recherche appliquée, seraient dédiés à recueillir les ressentis des territoires sonores avec la participation de résidents et de touristes. L'écoute et l'usage de documents par des musiciens, concepteurs et artistes sonores donnerait d'autre aperçus et rendus de cette actions de collectage.
Des captations sonores en lien avec les évolutions de l'environnement sonore à long terme seraient nécessaires pour affiner la véracité des collectages et assurer un enrichissement et une mise à jour permanente des collections.
Impliquer les décideurs à participer aux démarches.
Les ressources détenus par des membres du réseau contribueraient à constituer un fond important, ce qui donnerait au réseau une action fédératrice propre à le consolider dans le temps.
L'élargissement du réseau passe par une participation active de multiples compétences et à la participation à différentes rencontres vers d'autres projets, colloques, congrès, journées de travail...
Faire connaître et valider des actions pédagogiques
L'organisation de débats autour des pratiques et outils pédagogiques, des questions en suspens, sans forcément fournir de réponses, si ce n'est la recherche d'ouvertures vers des problématiques qui animeront les débats à venir.
Chacun amènera et partagera son expérience, ses savoir-faire....
Ne seront pas ignorées les problèmes de nuisances sonores, y compris sous l'angle de manipulations politiques et avec d'inévitables a priori idéologiques.
Problématiques diverses énoncées par des participants*
Il ne faut pas écouter le monde comme une musique mais tel qu'il est.
Le musicien ne soignera pas à lui seul la ou les maladies du monde sonore.
L'intolérance croissante face aux sons est indéniable, pourquoi ? Commet tenter de la désamorcer ?
Quand est-ce que la nuisance devient véritablement nuisance, ou est ressentie comme telle ?
L'esthétisme sonore ne constitue pas une réponse unique.
Les musiciens sont ils des écoutants/écouteurs privilégiés et incontournables ?
Comment aborder les problèmes de l'équilibre sons/silence, trop de sons ou trop de silence ne sont jamais souhaitables.
L'art sonore n'existe pas, il s'appelle musique ?
Attention à la dépendance face aux institutions, à l'instrumentalisation des questions sonores.
* Rapportées en l'état, sans jugement ni prise de position de la part du rédacteur