Comme un air de déjà vu
Le problème, c’est qu’on ne sait pas vraiment quoi dire sur un tel jeu. Vous avez déjà joué à New super Mario Bros. sur DS ? Ou à la version Wii ? Eh bien il s’agit, à quelques détails près, point par point d’exactement la même chose. C’est un Mario 2D et tout ce qui va avec. Les 9 mondes (dont 3 mondes cachés) qui se caractérisent encore et toujours par les mêmes thèmes (plage, neige, lave, etc.), aller de gauche à droite, sauter, prendre des power ups, et sauver la princesse qui s’est encore faite enlever. Et dès qu’on regarde au rayon nouveautés, c’est là que le bât blesse, car elles sont anecdotiques, voire carrément inexistantes.
« Get Rich or Die Tryin’ »
Soyons sportif, il y a une nouveauté principale qui est la récolte des pièces d’or et qui mérite qu’on s’y arrête quelque peu. Oui, récolter les pièces d’or a toujours été présent dans les Marios 2D, mais cela n’avait jamais pris une telle importance. Toutes les pièces que l’on ramasse lorsque l’on traverse les niveaux viennent s’ajouter à un compteur général. Pour être franc, si cela ne parait pas particulièrement passionnant, c’est que ça ne l’est pas, ou du moins pas tellement. Le problème c’est que, à trop avoir voulu se focaliser sur les pièces à ramasser, les développeurs semblent avoir complètement oublié de proposer ne serait-ce qu’un peu de challenge au joueur qui se retrouve à traverser les niveaux comme une lame brulante traverserait du beurre. Mais ce n’est pas seulement le level design qui donne au jeu cette béante facilité. Etant donné qu’il y a beaucoup plus de pièces à ramasser qu’à l’accoutumée dans un Mario, cela résulte en un nombre astronomique de vies que l’on ramasse et dont on ne sait plus que faire après quelques heures de jeu. On pouvait normalement compter sur la recherche des grosses pièces d’or afin de trouver un défi de taille, mais ce coup-ci, même cet aspect-là du jeu se révèle être particulièrement facile. Et à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !
Gold Mario est le seul vrai nouveau power up du jeu
Les power ups ont toujours été au cœur de l’expérience livrée par les jeux Mario 2D. Et cela ne change pas d’un iota avec ce deuxième numéro. Mais on reste dubitatif devant le manque d’imagination navrant dont ont fait preuve les développeurs ce coup-ci. Il n’y a en réalité qu’une seule nouveauté niveau power up, ou alors disons une et demie. Le Mario or d’une part, qui permet de tirer des énormes boules de feu qui font trembler le sol et qui changent les blocs en pièces d’or. L’item rend le jeu plutôt rigolo, mais à vrai dire tellement facile que cela en devient presque gênant. L’autre réelle nouveauté est un bloc doré que Mario peut se fixer sur la tête et qui permet de faire monter le total de pièces d’or tant que l’on n’arrête pas notre course vers l’avant. Tous les autres items, si vous avez déjà joué à un Mario, vous les connaissez déjà : la fleur qui tire des boules de feu, la queue de raton laveur qui permet de voler, l’étoile qui rend invincible, ainsi que le petit et le grand champignon qui permettent respectivement de rapetisser ou d’agrandir de manière disproportionnée l’ami Mario. Du déjà vu et surtout du déjà joué. Et pour les moins doués, ou alors les débutants, il est toujours possible de se voir offrir un costume de Mario invincible dès lors que l’on meurt 5 fois dans un niveau. Nul doute que, vu la difficulté du jeu au raz des pâquerettes, cela ne risque pas de vous arriver souvent.
Le syndrome du vase vide
Car, encore une fois, le challenge est totalement absent du jeu. Même lorsque l’on a ramassé 90 grosses pièces d’or et que le monde étoile s’ouvre à nous plein de promesses, on se dit que cela va enfin être le moment de voir le jeu nous résister ardemment. Il n’en est malheureusement rien. Celui-ci se révèle être d’une déconcertante facilité. Traditionnellement, le monde étoile était le plus ardu, le plus impitoyable, celui qui mettait les nerfs des joueurs à rude épreuve. Mais là, que nenni. Pour ne pas totalement lui jeter la pierre, on dira quand même qu’il propose les niveaux les plus originaux du jeu, ceux où l’on entrevoit par ci par là un brin d’originalité dans le level design. Mais il ne propose qu’une difficulté un peu plus élevée que le reste du jeu, rien de plus. Un peu maigre étant donné qu’il faut ramasser 90 grosses pièces d’or pour y accéder. Et pour ceux qui ne souhaitent pas faire la course aux grosses pièces d’or et qui ne sont venus que pour délivrer la princesse, il ne leur faudra pas plus d’une poignée d’heures, en prenant leur temps. On notera également que le jeu propose un mode deux joueurs en simultané, mais celui-ci nécessite non seulement deux 3DS (logique), mais également deux cartouches du jeu. Et aucun mode en ligne n’est à signaler. Il ne nous a donc pas été possible de le tester, Nintendo ne nous ayant fourni qu’une seule cartouche.
Que reste-t-il donc encore ? Les graphismes ? Ceux-ci sont corrects mais sans plus, et on observe un effet de flou très désagréable pour tous les décors en arrière-plan lorsque l’on enclenche la 3D, ce qui est quand même un comble. Le design artistique ? Si vous avez joué aux épisodes Wii ou DS, celui-ci ne vous sera pas inconnu étant donné qu’il est point par point le même. Les musiques ? Pour la première fois dans un épisode de Mario, il n’y a pratiquement aucune nouvelle musique, juste les mêmes que dans l’épisode Wii, certaines étant même si mal remixées qu’elles en deviennent énervantes. Au niveau de l’audio-visuelle, le jeu ne fait simplement ni chaud ni froid. Il laisse en quelque sorte de marbre.
Les thèmes des mondes ne font pas dans l’originalité
Un mot encore sur le mode coins rush qui permet de prolonger l’expérience de quelques dizaines de minutes après avoir fini le jeu. Ce mode consiste simplement à faire 3 niveaux les uns après les autres afin de ramasser le plus de pièces possible sans mourir. En utilisant certaines astuces, il est possible de multiplier ses scores à la fin des niveaux et d’arriver ainsi à plusieurs milliers de pièces en trois niveaux seulement. On peut ensuite partager ses meilleurs scores via Street Pass, ce qui n’est de loin pas la meilleure utilisation qui ai été faite de ce système pourtant très sympathique.
Ce New Super Mario Bros. n’a-t-il donc rien pour lui ? Eh bien cela dépend de quel côté on se place. Car ce qui fait sa force est en réalité tout ce que la série Mario 2D a toujours eu, à savoir un level design malgré tout très bien pensé (bien que sans originalité et trop facile), une jouabilité sans faille et une bonne dose de fun. C’est un Mario 2D, un de plus serait-on tenté de dire. Car il est pratiquement impossible d’y découvrir quoi que ce soit de réellement frais ou de particulièrement neuf. Et si l’on est un habitué de la série Mario et que ce que l’on aime c’est la découverte et les idées qui caractérise traditionnellement la série, New Super Mario Bros. 2 est une sacrée déception qui vient mettre du plomb dans l’aile à la réputation d’excellence de la série.
En résumé :
On n’attendait pas des miracles de New Super Mario Bros. 2, mais on ne pensait quand même pas qu’il serait à ce point-là insipide. Il semble avoir été développé à la va vite, avec pour principal objectif de faire rentrer de l’argent dans les caisses de Nintendo. Si l’on met de côté l’aspect ramassage de pièces, amusant mais loin d’être transcendant, on se retrouve avec pratiquement le même jeu qui était sorti sur Wii il y a deux ans de cela, mais le challenge en moins. La magie a du mal à opérer et New Super Mario Bros. 2 est uniquement sauvé du vide par ce qui a toujours fait la force de la série, à savoir le fun et la simplicité d’accès. Mais alors que Mario nous avait habitués à être un chantre de l’innovation, il semble être devenu nettement plus pantouflard et paresseux, se contentant de bien peu afin de revenir sur le devant de la scène. Une déception de qualité, en quelque sorte.
Mathieu Lanz
+
Jouabilité au poil, plutôt fun à jouer, certains niveaux sympathiques
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Un manque d’originalité navrant, une durée de vie bien faible, trop facile, les musiques décevantes
Type: Plateforme
Graphismes: Bande Son: gameplay: scénario: Durée de vie: |