Titre : Les incidents de la nuit, T1
Scénariste : David B.
Dessinateur : David B.
Parution : Janvier 1999
« Les incidents de la nuit » est une revue bonapartiste qui paraissait au 19ème siècle. Recueil d’histoires fantastiques basé sur des faits divers de l’époque, David B. tombe dessus au hasard dans une librairie. Tombant sur les numéros 2, 3 et… 112, il décide de partir à la recherche du numéro fondateur. Dans cet ouvrage, intitulé également « Les incidents de la nuit », David B. se met en scène dans une histoire fantastique. C’est publié à L’Association dans la collection « Mimolette », ce qui signifie qu’il n’y a que trente pages.
Cependant, la trentaine de pages de l’ouvrage sont remarquablement bien utilisées. En effet, le récit est dense et prenant. A peine terminé, on a envie de relire le tout pour bien s’imprégner de l’histoire. Il faut dire que ce livre est basé avant tout sur l’onirisme. Tout démarre par « Rêve du 11 avril 1993 ». Cependant, on a vraiment l’impression de vivre une histoire cohérente, avec ses codes propres.
On retrouve ainsi des expéditions dans des librairies pour retrouver des livres, des transformations en être de papier, des êtres immortels (ou presque)… Il y a une vraie ambiance dans ce livre, un univers particulier terriblement prenant. Dans ce monde, on se cache dans un livre…
En adoptant comme couverture et comme nom « Les incidents de la nuit », David B. brouille les pistes. En effet, la couverture reprend le style (supposé) de ce journal. Quant à savoir s’il a existé ou pas… Car David B. dessine bien son avatar (ou plutôt ses avatars), comme s’il y avait de la vérité là-dessous. Mais rapidement, on ne se pose aucune question, pris par l’histoire. Sans jamais se demander si tout cela n’est qu’un rêve.
« Les incidents de la nuit » est une série qui comporte d’autres ouvrages faisant suite à celui-ci. Cependant, ce premier tome peut se lire seul, indépendamment des autres.
Graphiquement, le style de David B. est bien sûr parfaitement adapté à l’histoire. Son noir et blanc tout en contrastes donne une aura de mystère à tous les lieux traversés. Quant à son trait expressif, il permet de représenter à merveille l’ange de la mort et les batailles napoléoniennes.
Au final, ces « Incidents de la nuit » sont formidables. Parfaitement maîtrisé sur tous les plans, cet ouvrage vous captivera pour peu que vous soyez sensibles aux univers oniriques. Entre rêve et réalité, David B. nous construit un univers cohérent et prenant, fait d’angoisse de la Mort et d’amour des livres. Du grand art.
par Belzaran
Note : 16/20