Je pense que nombre d'entre vous on l'image du genmaicha comme d'un thé commun, récoltes tardives de sencha ou du bancha mélangé à du riz grillé dont la forte odeur cache finalement la médiocrité du thé utilisé. Je ne vous en voudrai pas, j'en avais aussi cette image.
Pourtant, il est des choses qui peuvent faire revoir ses opinions. Ce genmaicha m'a charmé. Il est composé de riz et sencha en provenance de Hon.yama, région montagneuse de Shizuoka. De plus, le thé est issu de premières récoltes, et est surtout très agréable au regard : du beau futsumushi (étuvage standard) de montagne, jolies aiguilles bien vertes.
Le parfum est tout aussi charmeur, car celui, un peu brut, du riz grillé semble comme rafraichi par le doux parfum des feuilles de thé de montagne. La combinaison fonctionne à merveille.
4g de ce mélange, 1 minute dans 100 ou 110 ml d'eau à 90°C (ou même un peu moins).
Liqueur d'une parfaite translucidité. La parfum qui ressort immédiatement est bien sûr celui du genmai, mais qui sait, je trouve, ne pas être écœurant (c'est ce que je reproche pour ma part à la plupart des genmaicha). Puis, là encore, le thé vient harmoniser l'ensemble dans ses doux et frais arômes.
La dégustation ne saurait faire mentir les présages du parfum, si la saveur du genmai n'était pas bien présente, on pourrait tout à fait n'avoir seulement bu qu'un agréable petit thé de montagne, doux, avec une petite touche d'astringence. L'aftertaste est dans cette continuité, dans cette harmonie de deux saveurs qui s'adoucissent mutuellement, s'embrassent avec passion comme un pied de nez à tous les détracteurs du genmaicha. Ce thé peut même se targuer d'une certaine longueur.
Ne pas hésiter à enchainer sur d'autres infusions.
J'ai été surpris par ce thé, qui m'a donné comme du baume au cœur, me permettant d'intégrer à ma sélection un genmaicha que je peux considéré tout aussi bien que le reste.