Pour connaître cette maison depuis ses débuts où Maurilio et Nadia se sont lancés dans une aventure portée par une passion commune pour une certaine excellence, on peut dire que le restaurant La Ciau del Tornavento à Treiso, près d'Alba, est devenu simplement une référence.
Le cadre est connu : une vaste salle moderne ouverte par de géantes baies vitrées, sur les collines piémontaises, vignes et villages ondulant dans une grande sérénité. Un poète comme le Grand Jacques vous dira ça mieux que bibi.
En cuisine, Maurilio (hier soir en justes vacances) et Marco le mari de Nadia en forme olympique. Le personnel (quelques japonais qui viennent apprendre ici les manières italiennes) est efficace, souriant, simple et attentif sans pesanteur. On apprécie.
Pour le vin, un mien ami ayant le sens de la formule écrite comme un conseil mais pensée comme un ordre ne souffrant aucune discussion, me cita le Barolo d'Elio Grasso, 2001. Pensez bien que sage et craintif comme je suis, j'ai obtempéré histoire de ne pas connaître de représailles douloureuses.
Ici une famiglia qui fête la mama : une bonne douzaine de convives.Là de jeunes couples avec la MacLaren du premier bambino qui évoque vocalement sa présence, mais avec des douceurs vivaldiennes.Au fond de la salle, très discrètement, James Bond (alias Roger Moore) et sa compagne, venus de Monaco pour connaître cette maison de Treiso.Là encore un producteur local et sa famille et ici quelques hommes d'affaires finalisant un contrat. Bref, mélange heureux des genres et tout cela sans bruit embarrassant.Un bémol ? Que oui : je n'arrive toujours pas à convaincre Nadia et Maurilio que la musique de fond, surtout quand elle est ordinaire, n'apporte strictement rien à la soirée.La carte des vins : un monument. Le nombre de références est dantesque avec encore d'anciens millésimes que même des *** macarons n'ont plus ! J'ai pu en avoir copie, carte des blancs et carte des rouges, et ainsi je vais pouvoir commencer à lister des comparaisons de prix entre ici et là, tant il y a à La Ciau des beautés bien plus accessibles qu'ailleurs.
Une conclusion simple : voilà une soirée - pourtant en solo, ce qui n'est pas folichon, je vous l'accorde - qu'on met précieusement dans un coin de sa mémoire, en totale référence voisinant avec le mot "parfait".