The Passenger : Lignes
Publié le 28 août 2012 par Diana
A la fois doux et bestial,
The Passenger (2005) de
François Rotger est une œuvre de cinéma qui saisit la réalité d’un monde impitoyable aux teintes oniriques. On y suit les trajectoires de personnages liés les uns aux autres. Kohji, un jeune homme qui se prostitue part au Canada retrouvé Tanner. Ce dernier a arnaqué un ami, Sando qui est affilié aux yakuzas et qui se retrouvent eux-mêmes lésés par l’arnaque. Kohji et Hiroki, la fille de Sando s’aiment. Un amour qu’ils vivent loin l’un de l’autre. Bientôt, le neveu du chef des yakuzas s’immiscent dans la vie de Sando et sa fille…
Ce bref résumé ne permet pas de prendre conscience de l’ampleur que représente
The Passenger. Il ne parvient à retranscrire l’émotion à l’état brut qui se dégage de ce premier long-métrage. Il ne permet pas de sentir la grâce et la violence, l’intensité de l’amour et de la haine qui se jouent. Il ne permet pas de percevoir les alliances et les stratégies qui se mettent en place entre le désir et l’animosité qui contaminent nos personnages.
The Passenger est à la fois un thriller où l’on perd ses repères, mais aussi un polar sur des âmes humaines désenchantées. La fatalité flotte et attend de frapper dans cette tragédie enivrante.
Il se dégage de
The Passenger une force captivante qui se veut à la fois dynamique et contemplative. Qu’importe que l’intrigue soit des plus classiques. L’important n’est pas là. L’ambiance froide et envoutante est d’une sensualité singulière. Elle joue d’une subtilité toute en finesse. Le rythme soutenu est haletant et oppressant. Les souvenirs déchirent un présent âpre et sans lendemain. La musique de Dan Levy se commue en une symbiose incroyable. Elle fait corps avec cette mise en scène aux images époustouflantes, au montage bien pensé et à ces ellipses si constructives.
The Passenger est un premier long-métrage bien écrit et merveilleusement réalisé. Un premier long-métrage servit par des interprétations justes. Un film qui continue d’envouter bien après le générique final.
I.D.