“Du vent dans mes mollets” est un petit bijou en cristal coloré. L’enfance y apparaît avec une tendresse et une fantaisie qui ne masquent pas pour autant la perte de l’innocence qui l’attend.
Rachel regarde la vie se dérouler avec ennui, élevée et aimée par des parents qui la voit peut-être un peu trop adulte – une brochure de dons pour les enfants du Sahel comme cadeau d’anniversaire…ce n’est pas vraiment réjouissant quand on a…9 ans. Quand elle rencontre Valérie, alter-ego espiègle et emplie de vie, c’est une porte qui s’ouvre en grand vers le jeu et l’émerveillement. Qui n’est au final pas réservé aux seuls enfants…
Ce délicieux éveil à la joie gratuite et pure, aux sentiments simples, est filmé par Carine Tardieu dans un univers un rien onirique, avec des psys -loufoques – et des profs – étranges – qu’on croirait tout droit sortis d’un conte de fées moderne. Nous voilà nous aussi avec des yeux d’enfant, savourant l’humour et les situations cocasses, capables pourtant de comprendre tout ce qui se joue dans la relation avec les parents, dans l’amitié et dans l’apprentissage. Entre le potentiel comique d’Agnès Jaoui, le rayonnement d’Isabelle Carré et la maladresse de Denis Podalydès, la distribution sert le tout. Les longueurs et le montage parfois diffus se font donc vite pardonnés.
En résumé : une petite brise d’air frais, qui invite à redevenir chaque jour un enfant, mais un peu plus grand.