Les teints sont un peu plus ternes, les traits un peu plus tirés sur la mine des festivaliers. Mais, aujourd’hui le soleil est au rendez-vous et il cognera bien fort tout au long de la journée. Ca tombe bien, on a besoin de lumière et de rayon chauffant pour apprécier Of Monsters and Men. Le groupe islandais (décidément, l’Islande est bien présent) bénéficie d’un mini buzz avec leur titre “Little Talks”. Ce sera d’ailleurs le seul titre qui fera levé le public assis en tailleur sur la pelouse de la Grande Scène. Encore une fois, il faudrait batailler pour les faire, et à ce petit jeu-là les deux qui réussiront à tirer le mieux leurs épingles du jeu s’appellent Hyphen Hyphen et The Bewitched Hands. Les Nicois ont de la chance, tout l’espace est occupé devant la scène, et signe que le groupe commence à avoir une petite notoriété non négligeable : des fans se maquilleront le visage à la manière de Santa et ses acolytes : des traits barrent leurs joues. Fidèles à leur habitude, Hyphen Hyphen sont toujours aussi remuants et bondissants, et même si le son est toujours aussi dégueu, les parisiens se laisseront aller à quelques déhanchements. Pas trop quand même, sait-on jamais ! The Bewitched Hands les suivent sur la scène de l’Industrie. Et même chose, le groupe renverse la foule. Des tubes, ces gens-là en ont à la peine, et ce qui est drôle avec le groupe c’est que même si tu ne connais pas leurs noms tu connais forcément leurs chansons.
Sur la Grande Scène, dEUS a un peu déçu. Je ne connaissais pas (shame on me), j’ai trouvé ça un peu chiant. Pas mieux pour Noel Gallagher qui a fait le strict minimum ce jour-là. Morceaux choisis d’une conversation entendue après le set dans les allées de Rock En Seine : “Alors t’as vu Gallagher, c’était comment?”, “Ben écoute, il faisait la gueule“, “Bah, comme d’hab“. Bah ouai.
Un peu après 16h, Alberta Cross montait sur la scène de la Cascade. Là aussi, les festivaliers profitent du soleil, et le groupe fait office de jukebox. On croise un mec déguisé en Kiss, un gang de nana en léopard et plein de tee-shirt Black Keys partout. Tous ont l’air peu concernés par ce qu’il se passe. Pourtant, Alberta Cross envoie du lourd, contrairement à The Temper Trap. là aussi déception, leur set peut être qualifié de soporifique. Heureusement pour réveiller tous le monde, Eagles Of Death Metal sont les prochains. Une sorte de mise en bouche génial avant les Black Keys. Justement, le chanteur porte sur ses épaules un tee-shirt “The Black Keys are my brother“. Du haut de leur 40 piges, les mecs assurent ! Ils enchainent les tubes. Le summum sera bien entendu atteint avec internationalement connu “Wannabee in L.A.” A peine le temps de reprendre son souffle, les stars du soir sont attendus sur la Grande Scène. La mauvaise idée du soir : être devant. Mathilde a donné de sa personne par exemple pendant le concert en demi-teinte de nos rockeurs préférés.
Nous, les BK on les aime donc on les défend et on trouve que même quand ils sont mauvais, ils sont bons. C’est différent pour la plupart des gens qui sont là pour un titre plutôt que le groupe. Les festivaliers veulent entendre “Lonely Boy“, le reste ne les intéresse pas trop. D’ailleurs, une jolie demoiselle lâchera un “mais on connait aucune chanson”. Bah oui, il y a eu une vie avant El Camino, et nous on est ravi d’entendre les plus vieux titres. Comme d’hab, les garçons commencent à quatre, puis à deux, puis de nouveaux à quatre. Et on se rend compte, que à deux c’est largement suffisamment. Pat est ahurissant derrière sa batterie, Dan assure au chant (on a failli lâcher une larme sur “Little Black Submarines”)…Respect pour ces mecs qui ne répètent jamais pour garder un son brut et spontané. We Like it. Fin des Black Keys on repique vers Mark Lanegan. On aime ce type…mais on se rend compte très vite qu’en live c’est un peu chiant. Chiant, c’est le mot qui reviendra le plus souvent pour cette journée. On le savait que la programmation ne sentait pas le souffre on se rend compte en direct live qu’elle est carrément faiblarde…