Les anges ont un sexe. Du moins, leur cité. Los Angeles, que ce soit dit, est un homme. Jean-Claude Thibaut réalise une série de film pour Louis Vuitton sur un délire animiste, chaque ville devenant un être vivant. Les villes ont des atmosphères et mêmes des personnalités, Jean-Claude Thibaut a laissé son imagination vaquer pour identifier quelques grands lieux de la planète. Chaque film est accompagné d’un texte signé du réalisateur. Voici, Los Angeles.
« Depuis la colline, suspendue au-dessus de l’horizon étoilée, L.A. apparaît comme un tout.
C’est un joueur solitaire et secret, flambeur et animal, se vouant à ses rêves (et du coup, aux nôtres) avec une aisance déconcertante.
Il a la solidité et l’imagination de ceux qui n’ont rien à perdre, évoluant constamment sur la brèche. Ses faiblesses sont invisibles.
Insensible aux critiques, L.A. avance avec foi et se fraie un chemin jusqu’à une nouvelle ère, celle qui sera son propre futur. L’insoutenable facilité de ses succès porte la force de sa générosité et de son innocence. Chaque instant de sa vie est le plus important. L.A. est condamné à être jeune pour toujours, à être éternel. Il marche dans la nuit, enjambant les obstacles, indolent et sans limite, avec l’attitude d’un surdoué.
Dans ma tête, une idée grandit lentement : il semble que L.A. m’ait susurré des confidences aveugles pour que toute chose devienne de l’art, sans jamais regarder en arrière. L.A. m’a conduit là où je n’était jamais allé avant ».