La sirène, la naïade, la nymphe, Ursula Andress. La femme n’est jamais aussi belle que dans l’eau. Peu vêtue, les mouvements gracieux, maîtrisés et ralentis. Comme une chorégraphie lascive. Cette beauté exacerbée, Jill Greenberg a décidé de la pervertir en y recherchant la triste condition sociale de la femme.
En travaillant avec l’équipe olympique américaine de natation synchronisée, le photographe a voulu cacher la tête de ses femmes qui doivent « expérimenter le choc entre la beauté, la violence et le pouvoir« . Le talon aiguille venant nous placer dans un univers de travail, ces femmes sont une analogie de la salariée ramenée à son simple genre.
Dans nos sociétés où les petits garçons grandissent en s’entendant dire constamment « ne pleures pas tu n’es pas une fille, ne fais pas ci ou ça, tu es un homme« , le genre féminin est l’étalon premier et absolu.