En arrivant sur les coups de 16h30 sur le domaine de St-Cloud on découvre peu de monde. Trop tôt, pas de grosse têtes d’affiche et surtout un temps connecté en mode shuffle. Ici ou là des festivaliers sont déjà un peu éméchés, des groupes déguisés en tigres, ours, Batman ou Superman se promènent. Là, un couple se partage un joint devant la Grande Scène en attendant The Asteroids Galaxy Tour. Il s’avèrera que la jolie blonde et ses amis danois seront bien décevant. Fatiguant au possible, on les préfère sur album.Yéti Lane attirera bien du monde, mais les programmer à 17h30 n’était sans doute pas la meilleur idée du siècle. Une musique planante comme la leur aurait été du meilleur effet un peu plus tard dans la soirée. De l’autre côté du Festival, Dark Dark Dark et sa folk joyeuse fait doucement rêver.
Sur la scène de derrière, la Cascade, Citizens! est déjà en place est égrène sa pop délirante. Les protégés de Franz Ferdinand pleins d’énergie arrivent avec un peu de peine tout de même à faire bouger les parisiens. Ceux qui emballeront vraiment le festival, seront les Get Well Soon, leur successeur sur la même scène. Solaire. Totalement déluré. Un mélange de pop et de musique classique. De le pop lyrique, actuellement ce qu’il se fait de mieux ! Pendant que Konstantin pousse ses vocalises, Beth Jeans Houghton et ses acolytes sont en place sur la scène Pression Live. La belle blonde et ses peintures tribales sur le visage a de la chance : c’est l’une des rares à avoir un son un peu potable. Par contre, pas trop de monde pour écouter la voix de cette chanteuse hors-pair, ni ses jolies ritournelles entre anti-folk et rock. La scène se trouve à l’autre bout du monde, et surtout les festivaliers sont déjà en place pour accueillir Dionysos sur la Grande Scène. On a préféré écouter The Knux. Mauvaise idée. Le rappeur fait le strict minimum. Et partira sur scène avant même qu’on est compris qu’il avait effectivement fini son set. Bloc Party donnera de son côté un live propre, mais pas euphorisant non plus. Kele est heureux d’être-là, le public lui est carrément mou par contre. The Shines s’amuse sur la scène de la Cascade, les Anglais sont ravis d’être là, un sourire immense ne lâchera pas le visage du chanteur. Mais là aussi, le public ne semble pas ultra concerné. Le seul véritable concert épatant du soir (et encore) c’est Sigur Ros. Planant, d’une rare beauté. On était transporté par la vois d’ange de Jonsi. Un archet hors-pair, des musiciens virtuoses, une musique d’orfèvre qui nous envoie sur la lune.
Pour finir la soirée de la grande scène, on accueille Placebo. Dans la bouche des “pros” présents sur le festival, aucun qualificatif n’est positif. On entend que “c’est une blague“, “de la merde“, “de la merde” et “de la merde“. Le truc, c’est que c’est le groupe de mes 14 ans. Et juste pour me souvenir de cette ancienne époque, je suis allée les écouter. Oui, c’est soporifique. Même les tubes ont pris un coup de vieux, et ont très mal vieilli. On file voir Miike Snow, et on regrette presque Placebo. C’est de la vieille dance qui ne ressemble pas trop à ce qu’on entend sur l’album. Sur scène, les zikos sont perdus derrière des kilos de fumées. Non seulement on ne voit rien mais en plus on n’entend rien. On se dirige vers Bromance, un semblant de zombie-party flotte sur la scène pression live. Pas assez stone pour kiffer. Scène de la Cascade, C2C sont les seuls à vraiment faire bouger Rock En Seine. Il faut attendre minuit pour que le public bien chargé en alcool et autre substance illicite se lâchent enfin. Rien ne vaut de l’électro pour décoincer tout ça. Tiens, en se dirigeant vers la sortie on recroise le coupe fumeur de joint. Ils s’envoient en l’air. Pluie, sex, drug & rock’n'roll. Un festival de rock en somme.
crédit photo : Damien RIGONDEAUD