"IL FAUT FAIRE SAUTER L'ACROPOLE !"
Pour les deux critiques de cette fin de mois de mai, j’ai tenté un exercice de style. J’ai tenté d’écrire des critiques sérieuses, plus ou moins construites. Courtes, allant à l’essentiel, avec une présentation de l’auteur, un résumé, et un avis. Bon, autant vous dire que raconter ma vie et semer quelques boutades au détour des phrases m’a manqué.
Non, vraiment, j’aime ça dire les choses à ma manière, tomber dans le familier, et partir en hors sujet. C’est ma façon d’écrire. Alors je ne pense pas recommencer cet exercice de style. Il est clair que « critique professionnel de livres » n’est pas ma vocation première. Non, en fait c’est d’être libraire. Et le libraire c’est cet espèce d’énergumène un peu déjanté, ce vieux briscard un peu fou du bulbe, ou bien cet olibrius aux vagues airs d’intellectuel qui veut donner son avis sur tout, et qui se sent obligé de faire partager ce qu’IL aime avec ses mots à lui, son jargon de libraire et ses gestes enflammés, les mains pleines de livres qui voltigent dans l’air, les joues rougies par l’enthousiasme ou l’indignation. Bref, c’est souvent ça le libraire. En tout cas c’est cette chose que j’aspire à devenir, peut-être pas ce cliché véritablement, mais bon, ça me paraît chouette moi, de finir sa vie le nez entre les livres, à papoter littérature et sémantique (ou plutôt Gandalf et Sauron) avec les clients, et puis voir cette petite flamme s’allumer dans leur yeux quand vous trouvez l’expression juste, et que votre sourire nostalgique leur fait comprendre votre véritable engouement.
Enfin, je ne ressens jamais ça
quand je lis une critique de livre. Souvent, je lis en diagonale les critiques
du Figaro littéraire, du Monde des livres, de Libé, …etc. Certains critiques ont de la
verve, mais il n’y a pas ce petit plus, ce langage parfois sans retenue, comme
lorsqu’on parle popote avec Tonton, et qui te fait dire « ouais, j’vais le
lire celui-là ». En fait, quand j’étais jeune cliente, je ne lisais aucun
avis, je ne prenais aucun coup de cœur, je ne demandais mon chemin à aucun
libraire, je ne me fiais seulement qu’au résumé, qu’à la première page, et qu’à
mon flair. Etrangement, c’est un temps où je me suis rarement trompée. Bon,
donc je ne tenais compte d’aucun avis sauf du mien, voilà la raison pour
laquelle j’écris ce blog et tente de vous l’imposer. Eh ouais, c’est un peu un
dictateur un libraire, parfois… (Ne faites pas comme moi, écoutez votre
libraire ! Ca le rendra heureux, comme Félix devant son bol de Sheba !)
Bien, je m’égare comme d’habitude.
Revenons donc à cette critique. J’ai lu deux ouvrages que j’ai ensuite critiqués
pour le compte d’un site internet spécialisé en Science-Fiction. Le premier
dont je vais vous parler s’intitule La destruction du Parthénon, publié chez Actes Sud et qui a été
écrit en 2010 par un auteur grec assez atypique du nom de Christos Chryssopoulos.
Hmmm… j’avais envie de faire un
speech de série télé pour finir ma critique.
Non, vraiment, j’ai aimé La Destruction du Parthénon, qui lui est un véritable exercice de style, un roman très original et avec un véritable fond d'actualité,
il sort d'ailleurs en France au moment où le pays est au plus mal. Dans tout ça, le
Parthénon se dresse ces derniers mois dans les journaux comme un symbole de la déchéance de l’économie grecque. En
mal de budget, son entretien est bâclé, on peut même se demander si finalement,
vendu ou non, chéri ou non, il ne finira pas par s’effondrer de lui-même…
Cette image illustre un article sur Wikistrike qui parle d'un évènement
étrange : l'Allemagne aurait exigé que les grecs leur cède le Parthénon pour
qu'il soit reconstruit à Berlin et proprement entretenu. Lorsque j'ai lu
le livre, j'ai fait quelques recherches et j'ai trouvé cet article circulant
sur le net. Rien de concret ne vient étayer ces déclarations, et il s'agit
certainement d'un évènement fictif. Néanmoins, l'oeuvre de
Chryssopoulos y serait-elle pour quelque chose ?
Bref, à lire, ça na vous prendra pas beaucoup de temps, et c’est très éclairant. (c'était un peu sérieux finalement tout ça non ? allez un peu de détente !)