A la suite d'un accident vasculaire cérébral, des compressions vigoureuses et intermittentes de la jambe déclenchent des mécanismes naturels de protection qui réduisent les dommages liés à l'AVC, selon cette étude de la Georgia Health Sciences University, soutenue par les National Institutes of Health (NIH). Des conclusions, publiées dans la revue Stroke, qui élargissent les bénéfices de la compression ou contention, au-delà de la prévention vasculaire classique.
Une compression suivie d'un « relâchement » de la jambe durant plusieurs séquences de 5 minutes, en conjonction avec un tPA (activateur tissulaire du plasminogène), une thérapie de l'AVC ischémique, permet de doubler l'efficacité du traitement, explique le Dr David Hess, un spécialiste de l'AVC du Service de neurologie de Georgia Health Sciences University. « C'est une méthode de prise en charge complémentaire, peu coûteuse, pratique et sûre de l'AVC ».
Les compressions peuvent être administrées avec un brassard de tensiomètre en salle d'urgence pendant la préparation du tPA. Une technique qui pourrait également, ajoute l'auteur, être utilisée dans une ambulance ou dans un petit hôpital rural.
Compression + tPA entraînent une réduction de 50% de l'AVC : L'étude, au départ, a été menée sur un modèle animal présentant un caillot dans l'artère carotide interne, la cause la plus fréquence d'AVC. Cette technique de compression appelée « remote ischemic perconditioning » a permis de réduire la taille de l'AVC chez l'animal de 25,7%, soit un peu mieux que le tPA. Combinées, les 2 thérapies compression + tPA ont entraîné une réduction de 50% de l'AVC et a permis d'élargir la fenêtre de traitement au cours de laquelle le tPA reste sûr et efficace. En temps normal, le tPA doit en effet être administré très rapidement, soit dans les 3 heures qui suivent la survenue de l'AVC.
Prochaine étape, la recherche de marqueurs qui permettront aux chercheurs de mesurer facilement l'efficacité de cette méthode de compression chez l'homme, comme par exemple, suggèrent les chercheurs, par la pose d'un brassard de tensiomètre sur les jambes d'un petit nombre de patients victimes d'AVC. L'analyse du sang d'individus sains, avant et après la compression, permettra peut-être d'identifier des marqueurs clairs de changement. De premières données cliniques et notamment une étude de 2010 publiée dans la revue The Lancet, avaient déjà suggéré que cette compression ischémique intermittente peut contribuer à une meilleure récupération après crise cardiaque. D'autres études montrent que les patients qui ont des antécédents courts et successifs de mauvais afflux sanguin avant de subir un événement majeur ont tendance à mieux récupérer.
En conclusion, de petits épisodes d'ischémie semblent protéger nos organes - pas seulement notre cerveau - de l'ischémie majeure, concluent les auteurs.
Source : Stroke 2012; August 21 2012, doi:10.1161/STROKEAHA.112.660373 Remote Ischemic Perconditioning Is Effective Alone and in Combination With Intravenous Tissue-Type Plasminogen Activator in Murine Model of Embolic Stroke (Visuel « Les Drs. David Hess (à gauche) et Nasrul Hoda constatent que la compression des jambes suite à un AVC déclenche des mécanismes naturels de protection qui réduisent les dommages liés à l'AVC).
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