J’imagine qu’en lisant ces lignes, quelques lectrices et lecteurs de ce billet s’étonnent : « ah bon, ce n’était pas déjà le cas ? ». Et bien non.
Force est de constater que la France avait un retard assez impressionnant à rattraper par rapport à nos pays voisins. Qu’il s’agisse des pays nordiques comme de la Grande Bretagne ou de l’Espagne, nos partenaires européens sont rentrés depuis 10 ans dans le « gender mainstreaming », que l’on traduit en France par « approche intégrée de l’égalité ». Cette approche intégrée, c’est considérer que les inégalités entre les sexes se logeant dans tous les domaines de la vie publique ou privée, le rôle du politique est donc d’agir partout. C’est affirmer la dimension universelle de la domination que subissent les femmes et la volonté politique d’en faire un sujet de débat et d’action prioritaire.
Ces deux circulaires signées par Jean-Marc Ayrault sont plus qu’une simple affirmation de sa volonté et de celle du Président de la République de faire de l’égalité femmes – hommes un enjeu du quinquennat. Les deux textes en question détaillent les outils dont se dote la puissance publique pour faire passer l’égalité des textes à la réalité : études d’impact des projets de loi à venir, nomination d’un haut fonctionnaire dans tous les ministères ou encore réalisation de l’égalité professionnelle dans la haute fonction publique.
Je suis particulièrement fière de préparer la réunion du Comité Interministériel qui aura vocation à tracer la feuille de route du gouvernement pour les droits des femmes. Ce comité, créé par Yvette Roudy dans les années 80, ne s’était pas réuni depuis 12 ans. Cette réunion un peu solennelle, qui rassemblera en octobre l’ensemble des ministres autour de Jean-Marc Ayrault, sera l’occasion de détailler nos objectifs et notre calendrier pour les droits des femmes. Au programme : l’égalité professionnelle bien sûr mais également la lutte contre les violences, l’éducation non-sexiste, l’accès à la contraception et à l’avortement ou encore l’image des femmes dans les médias.
Pour mener cette action transversale, je sais que je peux compter sur des collègues ministres sensibilisés et volontaires. Nous le serons d’autant plus que nous allons organiser – sur le modèle de la Suède – des formations au sein du gouvernement pour comprendre et combattre les stéréotypes. Nous l’avons vu ces dernières semaines : le sexisme n’a pas de frontières, ni géographiques, ni sociales, ni politiques.
Je suis à la fois enthousiaste de cette mission que me confie le Premier Ministre et déterminée. Je le sais bien : les droits des femmes n’ont jamais avancé de manière automatique. Il nous faudra beaucoup d’énergie et de volonté politique. Je n’en manque pas, le gouvernement non plus.
Circulaire du 23 août 2012 relative à la prise en compte dans la préparation des textes législatifs et réglementaires de leur impact en termes d’égalité entre les femmes et les hommes
Circulaire du 23 août 2012 relative à la mise en œuvre de la politique interministérielle en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes