Un retour de vacances essoufflant. Mon patron était dans mes bagages et on a bourlingué pas mal jeudi et vendredi pour que sa mission soit optimale, surtout qu’on pensait qu’on savait qu’Isaac allait déranger nos plans. Après, ce fut la galère pour lui trouver une place dans un avion, American Airline ayant décidé depuis vendredi de fermer tous ses vols sur Miami (3 ou 4 par jour normalement). Ils étaient donc quelques milliers à espérer retourner dans leur civilisation le plus rapidement possible. Pour PAP, Isaac n’a pas fait de gros dégâts si ce n’est que certaines rivières ont atteint un débit qui pouvait faire craindre pour la solidité de certains ponts (Croix des Missions entre autres). Dans le Sud-Est, ma collègue qui est installée là-bas a passé un quart d’heure relativement plus difficile. On est venue la sortir de chez elle au petit matin et depuis, elle est complètement engagée dans la distribution de denrées et de matériel de toute sorte. Le secteur est tellement dévasté que certaines localités demeurent toujours injoignables. « Je pense à toi quand je vois les dégâts, j’imagine que to kodak aurait mal à la tête. » Je suis obligé de dire qu’elle a raison. Égoïstement, j’étais presque déçu de faire le tour de la ville samedi matin. Pacot, Martissan, Carrefour-Feuille, Delmas ou Pétion-Ville, rien n’à signaler. Déjà à 11h00 du matin, les marchandes avaient repris leur commerce. Même les camps (et il en reste encore beaucoup même si les plus ‘visibles’ ont été vidés) ne montraient aucun signe du passage d’Isaac. Heureusement, quant au Sud-Est et aux Nippes, ils y goûtent toujours. Tout le monde se presse mais la situation semble rester catastrophique, surtout que la pluie na cessé que dimanche en PM et que depuis, le soleil se fait discret. Rien de bon pour sécher la maison et tout ce qui y vit. Vendredi sir en entrant les meubles de jardins dans la maison et en barricadant ce qui devait l’être, je réfléchissais à l’idée que ce pays existe dans la violence des désastres naturels. Des centaines d’ouragans ont fait des milliers de morts et quelques tremblements de terre ont tout dévasté. Que cette menace m’atteint, qu’elle me fait sentir petit, faible. Comme le 12 janvier à 16h53, sentir que tout autour est plus fort. Je pensais à ces vieux du temps où je faisais de la montagne, ils nous disaient de ne jamais défier la nature, qu’elle était vachement plus forte que nous.