De quoi rendre fous de rage leurs alliés d’hier, dont certains sont tout de même présents au gouvernement, et dont je redoute qu’ils ne doivent le quitter (serait-ce la stratégie des socialos libéraux ?), comme autrefois les communistes (en 1984).
Les réactions chez les verts ne se sont en effet pas faites attendre. Noël Mamère :
“Je pense qu’il s’agit là d’une provocation. C’est très inquiétant de voir ces déclarations de quelqu’un qui n’est pas isolé, qui est un membre important du gouvernement, qui est le ministre de l’Industrie qui a la responsabilité de tout ce qui concerne le secteur de l’énergie. S’il n’y a pas d’explication et s’il n’y a pas de remise en cause des déclarations de M. Montebourg, nous serons en droit, nous, écologistes, de nous interroger sur la validité des accords que nous avons passés dans cette majorité“, a indiqué l’élu Vert.
Denis Baupin a estimé quant à lui que les déclarations d’Arnaud Montebourg étaient en “décalage total avec la réalité. Partout dans le monde, au contraire, le nucléaire est en déclin“, écrit dans un communiqué le député de Paris, avant d’énumérer : “Abandon en Allemagne, en Belgique, en Italie, abandon de fait au Japon, remise en question des programmes de construction en Chine, aux Etats-Unis“.
La réalité vient en effet contredire indubitablement les propos des deux zouaves hollandais, qui connaissent bien mal le dossier ¹. Je doute en outre que les électeurs de gauche aient choisi Hollande pour qu’il fasse la même politique et propage les mêmes éloges éhontés que son prédécesseur sur le nucléaire…
La droite a beau jeu à présent de se moquer des déboires des infortunés écologistes et des débuts de dissension entre membres du gouvernement. D’autres membres de l’UMP vont jusqu’à se réjouir des propos de Montebourg… Ça fait franchement désordre. Mais c’est bien fait pour les verts. Ils n’avaient qu’à s’associer au front de gauche, et nous n’en serions pas là, mais bien plus forts l’un et l’autre, et surtout capables de peser sur une véritable politique énergétique alternative. On n’en prend malheureusement pas le chemin… Que valent à présent les promesses du candidat ? Fessenheim ? La baisse de 50 % de la part du nucléaire ? Le vrai changement, c’est pour quand ?
¹A moins qu’ils n’aient été victimes tous deux des pressions du lobby pro nucléaire ? Ce serait vraiment du mauvais esprit de ma part de penser, comme l’idée m’a un instant effleuré je l’avoue, qu’ils aient pu éventuellement en être remerciés d’une manière ou d’une autre par AREVA…