BLOC-SEL ET MELANGE MINERAL
Beaucoup de colombiculteurs sont convaincus que les mélanges minéraux qu'ils trouvent dans le commerce ou qu'ils fabriquent eux‑mêmes presque toujours d'après des formules empiriques, en particulier sous forme de blocs à picorer, apportent tous les minéraux nécessaires aux pigeons. C'est une information inexacte qui trouve ses racines dans de vieilles publications qui ne sont plus d'actualité. Elle a été maintes fais colportée par des auteurs coupables de n'en avoir jamais vérifié le bien-fondé.
En rélalité, les besoins du pigeon, au moins à certains stades de sa vie, sont infiniment supérieurs à ce qu'il peut consommer en mélange minéral quelconque, et surtout en bloc‑sel, d'autant plus que les composants de ces derniers sont souvent peu assimilables, et par conséquent très mal utilisés par l'organisme de l'oiseau.
Ce qu'il faut craindre surtout, c'est que les pigeons trient dans une composition plus ou moins pulvérulente, les éléments qu'ils préfèrent, et notamment le sel ordinaire dont ils sont avides ; cela risque de leur être bien plus néfaste que salutaire.
Avec le bloc‑sel, les oiseaux ne peuvent pas choisir. Cependant, pour la fabrication du bloc, il faut avoir recours à un liant qui est généralement du plâtre dont la valeur alimentaire est rigoureusement nulle. Or la proportion de cette charge inutile est importante, de même que celle du grit qui, en la circonstance, n'est ni plus ni moins un petit gravier granitique. Le prix d'un bloc‑sel est donc loin d'être en rapport avec sa valeur réelle sur le plan alimentaire.
De plus, si le bloc est trop dur, les pigeons le mangent mal ; s'il est trop friable ils le gaspillent. De toute manière, le bloc‑sel ne peut être considéré que comme une friandise et rien de plus. Il ne faut surtout pas lui attribuer des vertus qu'il n'a pas, ni compter sur lui pour un apport suffisant en minéraux.
On a même vu apparaître des mélanges minéraux et des blocs‑sel vitaminés, ce qui ne fait qu'enrichir l'étiquette et justifier le prix plus élevé du produit. En réalité, les minéraux sont de puissants oxydants qui détruisent rapidement la plupart des vitamines qui leur sont associées.
Pour les mélanges faits à l'élevage, il faut être très prudent avec certains éléments minéraux tels que le zinc et le cuivre. Ce sont des oligo‑éléments qui sont utiles sous forme de traces ; en revanche, ils sont très vite toxiques. Il en est de même pour l'iode. Il convient également de se méfier du soufre minéral (fleur de soufre) qui est sans intérêt parce que non utilisable par l'organisme, et qui peut s'avérer dangereux.
Il faut aussi savoir que le phosphate bicalcique n'est guère plus riche en phosphore que la poudre d'os, et il l'est moins en calcium ; par contre, son prix est nettement plus élevé. Le calcium est le composant principal des coquilles d'huîtres et de la poudre d'os. Quant au magnésium sous forme de chlorure, il n'est guère utilisable car il est hygroscopique, c'est‑à‑dire qu'il attire l'humidité de l'air et se liquéfie ; il n'est donc pas indiqué dans un mélange sec.
Les coquilles d'huîtres et la poudre d'os sont de bons produits, à condition évidemment que les pigeons les consomment, ce que le sel peut aider à faire dans un mélange. Le sel doit cependant être donné avec prudence, tant les pigeons en sont friands.
Dans la pratique, le colombiculieur doit surtout se soucier de fournir à ses élèves du calcium et du phosphore en quantité suffisante, et sous forme assimilable, ce qui est essentiel. Il lui faut éviter de jouer à l'apprenti sorcier avec un certain nombre d'autres éléments minéraux d'utilisation pour le moins délicate.
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